Viktor Orbán dans la tourmente. Une vidéo d’un « palais » appartenant au père du Premier ministre hongrois, postée par un député indépendant connu pour son combat contre la corruption, fait le buzz en Hongrie.

Elle a dépassé les 700.000 vues sur Facebook. On y voit un jardin particulièrement soigné, deux piscines ou encore une immense salle à manger. Clairement « une propriété de luxe » selon le député Akos Hadhazy, et non d’une humble ferme comme le prétend son propriétaire.

Hadhazy a tourné ces images la semaine dernière, après s’être invité sur place. Elles suscitent la polémique sur la possible utilisation de l’argent des contribuables. Le ministre des Affaires étrangères Peter Szijjarto a tenté de faire diversion en accusant le député indépendant de s’être introduit sur les lieux sans autorisation.

Un mini Versailles

Le domaine s’étale sur 6.000 m2 et comporte aussi une bibliothèque, une salle des fêtes et un parking souterrain. « C’est un mini Versailles à la campagne », disait le député Akos Hadhazy sur France 2 en 2024. Estimation : 15 millions d’euros.

Ces dernières années, de nombreux articles de presse ont suggéré que Viktor Orbán utilisait ce manoir dit d’Hatvanpuszta comme lieu de retraite privé. Le « palais » se situe près de sa ville natale de Felcsut, à environ 34 kilomètres à l’ouest de Budapest.

Mais le leader ultraconservateur nie être le propriétaire du château, qui a fait beaucoup parler de lui ces dernières semaines. Son père, Gyozo, âgé de 84 ans, a récemment confié au tabloïd progouvernemental Bors avoir acheté Hatvanpuszta en 2011 pour reconstituer une ferme modèle, établie à cet endroit par un archiduc des Habsbourg au XIXe siècle.

Une corruption galopante

Le succès viral de ces images intervient dans un contexte de frustration généralisée face à la corruption en Hongrie. L’entourage de Viktor Orbán est soupçonné de s’être enrichi de manière spectaculaire grâce à des appels d’offres publics.

Les soupçons de corruption dans les marchés publics ont justement conduit l’UE à geler 19 milliards d’euros de fonds destinés à la Hongrie. Depuis le retour au pouvoir de Viktor Orbán en 2010, le pays a rétrogradé de la 50e à la 82e place dans le classement de l’ONG Transparency International sur la corruption, arrivant dernière parmi les membres de l’UE en 2024.