La place de l’Équerre et les halles sont des bons baromètres de l’activité saisonnière dans le centre ancien. Pour Pablo Franco, directeur des halles, on est sur un mouvement ascendant: « entre le 1er juin et fin août, l’affluence aux halles a augmenté de 13% par rapport à la même période l’an dernier. En moyenne, à l’année, les halles enregistrent 1 million de passages. C’est un beau succès qu’on doit bien sûr beaucoup à la période estivale. »

« Les halles, vitrine de la culture locale »

Au café Biltoki, à l’entrée du lieu, les clients se succèdent. « Nous profitons aussi du fait que Toulon est de plus en plus attractif », ajoute Francis, derrière son comptoir. « Un exemple: un couple d’Allemands est venu déguster, ici, un rosé Sainte-Marguerite. Et bien, ils ont profité de leur séjour pour aller visiter le domaine et acheter des bouteilles en souvenir. Ici, nous sommes une vitrine de la culture locale. »

Au fond des halles, Casa Corsa, qui propose des spécialités de l’île de Beauté, a également fait le plein de visiteurs: « L’été a été bon, oui, même si juillet a débuté doucement. En août, nous avons reçu aussi bien la visite de Français en vacances (Parisiens, Lyonnais…) que d’Italiens, Espagnols et même d’Américains et Canadiens qui dépensent bien. Les halles sont intégrées dans le parcours proposé aux croisiéristes. Ils découvrent les halles et découvrent la ville ancienne », se réjouit Franck le gérant.

« La braderie, effet d’entraînement »

Pour Christophe Moreno, adjoint à la dynamisation commerciale, le bilan de la saison est donc très satisfaisant: « on a eu un peu peur en juillet car les avis qui nous revenaient de la part des commerçants étaient que le début d’été était assez poussif. Heureusement, le dynamisme de l’activité au mois d’août a rattrapé ce retard. Les halles et l’Équerre ont tiré vers le haut toute l’activité dans le centre ancien. Et puis la braderie a eu aussi un effet d’entraînement pour tous les commerces du secteur. 150 commerçants y ont participé et toute la zone en a profité pendant trois jours. L’un d’eux m’a confié qu’en une seule journée, il avait eu autant de succès qu’en trois jours complets l’an dernier. C’est réconfortant! »

Pour lui comme pour beaucoup de Toulonnais, les halles et l’Équerre restent les chouchous des Toulonnais pour sortir. Et pour les touristes? « Aussi par voie de conséquence. Beaucoup de touristes se promènent d’abord sur le port puis sont attirés ensuite vers le centre ancien. Ils se retrouvent donc naturellement sur la place de l’Équerre, la rue des Arts etc. », ajoute M. Moreno.

Propreté, sécurité, sourire

Les places historiques alentours ont également profité de cet engouement estival: la place Saint-Vincent a fait une belle saison tout comme les commerces entourant les halles, sur la place Raspail. « Maintenant, l’objectif est d’être au rendez-vous de l’arrière-saison avec les vacanciers qui viennent en septembre lorsque la foule est repartie. C’est une clientèle plus âgée, qui consomme, et reste plus longtemps sur place. À ne pas négliger! », analyse un commerçant de la basse ville.

Pour la municipalité, le prochain secteur visé pour redynamiser la ville est celui de la porte d’Italie. « Des travaux importants vont commencer bientôt. À nous de rendre plus attractive cette zone, à l’est de Toulon, qui est prépondérante pour la ville. », conclut l’adjoint.

Pour tous, trois critères garantissent l’attractivité touristique d’un lieu: la propreté, la sécurité et le sourire. C’est le cas aux halles et à l’Équerre. CQFD.


Crédit photo Web uniquement.

« On a bossé comme des tueurs ! »

Au Street-bar, sur la place de l’Équerre, les commandes affluent sans discontinuer. Mojitos, Spritz, cocas, bières et cocktails… Inès, Jordane et Alexy, les membres du personnel, ne savent plus où donner de la tête. « Nous avons été ouverts sept jours sur sept pendant toute la saison. Impossible de souffler ! Les gens sont là, il faut les servir. »

Mais ils ne regrettent pas leur été 2025. « Ça a mis du temps à démarrer mais, fin juillet, c’était le feu et ça n’a plus arrêté depuis. Par rapport à l’an dernier, la saison a commencé plus tard mais ne s’est jamais essoufflée », ajoutent-ils. Comme aux halles, les visiteurs venaient parfois du bout du monde grâce aux bateaux de croisière qui ont fait halte au port.

« The place to be »

« On a bossé comme des tueurs ! », s’exclame Killian Descamps, aux manettes du Trinidad, l’un des bars les plus « successful » de la place : « La période du 14 juillet a été excellente. On a servi beaucoup de marins. Les Toulonnais étaient également là, comme tout au long de l’année, et les vacanciers se sont rajoutés. Ça a fait du monde non-stop »

Seul bémol : le moment du 15 août. « Avec les célébrations et le passage de la patrouille de France, il n’y avait quasi-personne à l’Équerre ! Tout le monde était au Mourillon. Mais, une fois passé ce creux de la mi-août, tout est reparti à fond et la fin d’été est très animée aussi. L’Équerre, c’est toujours the place to be (l’endroit où il faut être). », ajoute le gérant, accompagné de Cédric et Quentin au service.


Au Trinidad, les marins se mêlent joyeusement aux Toulonnais et aux vacanciers. LE PARC VALERIE / Nice Matin.