Une Montpelliéraine âgée de 25 ans a été condamnée pour avoir gravement blessé une autre femme, le soir de la Fête de la musique.

Le 21 juin, soir de la fête de la musique, la place de la Comédie était bondée. C’était aussi le cas de la rame de tramway de la ligne 1 qui y a fait halte, vers 21 h 25.

Kenza, une Montpelliéraine âgée de 25 ans se trouvait à l’intérieur, avec une bouteille de rhum à la main. Selon des témoins, elle a bousculé une dame âgée avant de barrer la route à un couple de retraités qui cherchait à s’asseoir. Une autre passagère a tenté de lui faire comprendre qu’elle gênait le passage, ce qui n’a pas plu à Kenza. Insultes (« grosse pute »…), gifle, coups sur la tête avec un téléphone puis avec la bouteille de rhum.

« Les excuses n’enlèvent pas la douleur et les séquelles »

Un témoin précisera que la femme violente avait d’abord brisé la bouteille sur une barre de sécurité de la rame, avant de frapper la victime à la tête.

Lorsque cette dernière est sortie du tramway à la station Corum, elle souffrait d’une plaie de huit centimètres. Elle saignait abondamment, au point d’être recousue sur place par les pompiers. Victime d’un traumatisme crânien, elle était évacuée vers le CHU.

« Ma cliente sortait de son travail lorsqu’elle a été victime d’ultra-violence, s’est insurgée son avocate lors du procès, ce mercredi 27 août. Les excuses n’enlèvent pas la douleur et les séquelles. Ma cliente a toujours peur d’être agressée. »

L’agresseuse sortait d’une cure de désintoxication

Le 21 juin, des témoins avaient désigné l’agresseuse aux policiers. Porteuse d’un couteau dans sa poche, Kenza était interpellée avec difficulté et placée en cellule de dégrisement. À sa sortie, elle déclarait avoir mélangé alcool et médicaments dans l’après-midi, et n’avoir aucun souvenir de sa soirée.

Souffrant d’une addiction à l’alcool, Kenza était sevrée depuis cinq mois, et venait de sortir de post-cure, le 14 juin, lorsqu’elle a violemment rechuté.

Dans son rapport de dix-huit pages, l’expert psychiatre mentionne que le mélange alcool-médicaments a pu entraîner une altération du discernement au moment des faits. Mais il estime aussi que la prévenue en connaissait les effets et est accessible à une sanction pénale.

Placée à 16 ans en raison de violences commises par ses parents, Kenza souffre d’une addiction à l’alcool « depuis une agression sexuelle ». Elle a fait plusieurs tentatives de suicide et vit de l’allocation adulte handicapée.

Neuf mois de prison

« Sa vie, c’est une alternance de cures et d’hospitalisations en psychiatrie », a résumé son avocate. Kenza était d’ailleurs hospitalisée le jour du procès.

Son casier porte la trace de trois condamnations, dont l’une à 18mois de prison avec sursis pour participation à une association de malfaiteurs.

« Les faits sont inquiétants mais la personnalité de l’auteur encore plus », a lancé le procureur. Il a requis 12 mois ferme dont 9 avec sursis, ainsi que la révocation d’un sursis de 6 mois.

Les juges ont finalement condamné Kenza à 6 mois d’emprisonnements, tout en prononçant la révocation d’un sursis de 3 mois datant d’avril dernier. Soit 9 mois ferme au total.

Elle devra suivre des soins d’addictologie et de psychiatrie, réparer les dommages et indemniser le Trésor public. Elle s’est vu interdire la fréquentation des débits de boissons, ainsi que la détention d’une arme.