Deux semaines après le décès du streamer Jean Pormanove, sa mère, Joëlle Graven, a pris la parole dans un reportage diffusé sur TF1, dimanche 31 août 2025. Celle qui « aurait préféré ne pas voir » le décès filmé de son fils n’a pour l’heure déposé aucune plainte.
C’est une réaction qui était attendue. Joëlle Graven, mère de Raphaël Graven, s’est exprimée sur Sept à Huit, dimanche 31 août 2025. Un témoignage exclusif donné à TF1 deux semaines après le décès de ce streamer mieux connu sous le pseudonyme Jean Pormanove. Il venait d’enchaîner 12 jours de direct sur la plateforme Kick.
« J’ai même vu son dernier souffle, rembobine avec émotion la mère de famille dans un reportage d’une quinzaine de minutes. Il est parti, il a eu un râle, il a tourné sa tête du côté de la caméra. Fini la respiration. J’aurais préféré ne pas le voir ». Des images qu’elle « ne peut pas » enlever de son téléphone : « Je me dis que si je l’enlève, je vais enlever mon fils. »
La maman tenait à « rendre hommage » à son fils, « quelqu’un de généreux qu’elle ne pourra plus serrer dans ses bras », confie-t-elle, larmes aux yeux.
Le buzz a causé sa perte
Raphaël Graven, 46 ans, est décédé après 12 jours de direct sur la plateforme Kick. C’est sur cette dernière qu’était hébergée la chaîne « jeanpormanove ». Ce n’est qu’à l’arrivée de Naruto (Owen) et Safine, qui repèrent la chaîne à succès et annoncent vouloir la rejoindre, que les sévices commencent. Jusqu’alors, le quarantenaire jouait seul à des jeux vidéo, amusant la galerie par son tempérament fort et ses accès de colère.
Sur sa chaîne Kick, Raphaël Graven devient une victime régulière d’humiliations, de coups, sous le regard de quelques 200 000 abonnés. Des violences sous couvert de « défis », mais qui ne manquent pas d’alerter les proches du streameur.
Auprès de Sept à Huit, Nicolas l’un de ses anciens camarades d’armée (Raphaël Graven y a passé 10 ans) raconte le Raphaël Graven qu’il connaissait, « quelqu’un qui ne se plaignait jamais ». Un tempérament qui faisait de lui une victime idéale : « C’était assez simple de devenir la tête de Turc ».
Auprès de Sept à Huit, Gwen, frère d’Owen, nuance et assure que tout était scénarisé et que « chacun avait son rôle ». Ses comparses, bourreaux sur le Net, étaient de grands copains de Raphaël Graven dans le quartier. « C’était ce qu’on recherchait, ce côté trash. Et bien sûr, il était d’accord. »
Aucune trace de traumatisme
Ce dont doute Nicolas. « Quasiment à chaque fois que je tombais sur les vidéos, je mettais des commentaires et je disais : ‘Raphaël, putain, sors de là' ». Durant ce live de 12 jours, Raphaël Graven aurait lui même demandé que la diffusion cesse, en vain.
Pour l’heure, Joëlle Fraven n’a pas porté plainte et considère encore aujourd’hui Owen et Safine comme des amis de la famille, note TF1.
Je ne sais pas ce qui me choque le plus sur la photo. Est-ce le fait que les deux types qui malmenaient ce pauvre Raphaël Graven durant des heures de live se pointent à l’enterrement en survêtement ou que la mère du défunt s’affiche avec eux ? #jeanpormanove #Pormanove pic.twitter.com/j7xOIl0V7f
— Casper (@zairker) August 28, 2025
Nombreux sont pourtant ceux à pointer du doigt les partenaires de Raphaël Graven, et à leur attribuer la responsabilité de ce décès. L’autopsie menée par la suite a toutefois montré que ce décès est « probablement médical et/ou toxicologique ».
Aucune trace de traumatisme ni d’intervention d’un tiers n’a été relevée par les experts. Clara Chappaz, ministre déléguée au Numérique, a annoncé la semaine dernière déposer plainte contre Kick : « Kick n’a pas fait tout ce qui était possible pour pouvoir mettre fin à la diffusion de contenu qui était dangereux. » Sur YouTube, la chaîne qui rediffusait les live a été supprimée.