Par

Jean-Marc Aubert

Publié le

1 sept. 2025 à 11h31

Des milliers d’enfants ont repris 1e chemin de l’école dans l’Hérault, ce lundi 1er septembre 2025 pour une année scolaire marquée par des nouveautés : la plus importante est l’ouverture de l’école primaire Hypatie à Montpellier, premier établissement labellisé « Initiative mixité-excellence » grâce notamment à un objectif d’excellence au sein d’une toute nouvelle école avec la mise en œuvre de projets d’éducation artistique et culturelle, le dispositif Emile pour Enseignement d’une matière intégrée à une langue étrangère, en anglais, le périscolaire 100% en anglais. Cette école est située à la Cité éducative Montpellier Mosson, pleinement concernée par un projet de renouvellement urbain ambitieux

Une « initiative mixité-excellence » entre les écoles Arrels Cassanyes et La Miranda, à Perpignan sera mise en œuvre dès le premier trimestre de l’année scolaire 2025-2026.

Autre nouveauté : dès cette rentrée, les écoles et établissements scolaires se verront proposer d’expérimenter des « Initiatives mixité-excellence » et doive répondre à quatre critères : un projet ambitieux, porté par la collectivité de rattachement ; avec notamment une « coloration » du périscolaire (par exemple l’organisation du périscolaire 100% en langue étrangère) ; poursuivant l’objectif de renforcer la mixité par une augmentation globale de l’Indice de Position Sociale (IPS) ; le tout grâce à la mobilisation de dispositifs d’excellence au bénéfice de tous les élèves de l’école ou de l’établissement..

Développement de la mixité scolaire
Des travaux sont menés dans le cadre du développement de la mixité scolaire et sociale dans les établissements publics et privés avec les représentants des établissements privés sous contrat du réseau catholique au sein d’un groupe de travail académique dédié ; dans chaque département pour les établissements publics.

« Les échanges menés depuis l’automne 2024 avec les représentants académiques de l’enseignement catholique ont d’ores et déjà permis d’intégrer un projet de modulation des moyens alloués aux établissements en tenant compte des Indices de Position Sociale -IPS- et des résultats des élèves aux évaluations, notamment dans la mise en œuvre des groupes de besoins », souligne Carole Drucker-Godard, la rectrice de l’académie de Montpellier.

Vidéos : en ce moment sur ActuCordées de la réussite

Ces travaux vont aboutir à la signature d’une feuille de route fixant des objectifs et déclinant des principes d’organisation et de gestion visant à réduire les écarts sociaux entre les établissements publics et privés de même nature et sur un même territoire.
Pour accroître la mixité sociale et scolaire dans le public et réduire la ségrégation sociale des établissements de 20 % d’ici 2027, les leviers suivants seront mobilisés : modification de certains secteurs de recrutement (sectorisation) ; examen des impacts de la sectorisation des collèges et lycées nouvellement créés afin de procéder à d’éventuels ajustements ; articulation des dispositifs d’égalité des chances, comme les Cordées de la réussite ou les internats d’excellence afin de renforcer la mixité ; poursuite de la démarche d’ouverture sociale menée dans les établissements où l’Indice de Position Sociale -IPS- est élevé; implantation d’offres de formation attractives dans les établissements où l’IPS est bas (sections internationales, formations technologiques ou post baccalauréat, etc.), besoins avérés et latents, impactant tous les temps de la vie des jeunes.

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Création de nouvelles Cités éducatives

Une forte collaboration entre les institutions et le tissu associatif local permet de construire des projets ambitieux, basés sur des diagnostics précis.

Établissements privés sous contrat
Les départements de l’Hérault et du Gard ont étendu le réseau des Cités éducatives de l’académie de Montpellier avec la création des Cités éducatives d’Alès, de Lodève et Bédarieux en 2024-2025, portant le total à dix Cités éducatives au sein de l’académie. Ces nouvelles Cités éducatives rurales visent à soutenir les jeunes de 0 à 25 ans, confrontés à l’isolement géographique et à un accès limité aux services publics.

Lodève, avec un budget de 80 000 euros, se concentre sur la réussite scolaire, l’accès à la culture, la nature et la santé. Bédarieux, avec un budget de 100 000 euros, met l’accent sur la prévention des conduites addictives, l’accompagnement parental et la lutte contre les discriminations.

Utilisation de l’IA dans l’accueil et la scolarisation des élèves allophones
Tout au long de l’année, le Casnav -accueil et scolarisation des élèves allophones nouvellement arrivés et des enfants issus de familles itinérantes et de voyageurs- et la Mission académique de scolarisation des enfants de familles gitanes intégreront aux formations d’enseignants du 1er et du second degré des temps dédiés à l’usage raisonné de l’intelligence artificielle (IA).

« L’objectif est double : renforcer la différenciation pédagogique, c’est-à-dire aider chaque élève à apprendre selon son rythme et ses besoins et favoriser l’accessibilité universelle aux savoirs, afin que tous les élèves, quels que soient leurs origines, leurs langues premières et leurs parcours scolaires, puissent entrer dans les apprentissages. Concrètement, cela pourra prendre par exemple la forme d’exercices de lecture générés par l’IA selon les consignes de l’enseignant pour mieux s’adapter à différents niveaux de compréhension, dans le même groupe-classe. L’IA ne remplace pas l’enseignant : elle vient enrichir son travail et l’assister pour que chaque élève trouve sa place dans une École pour tous, où la technologie devient un outil au service de l’équité », explique la rectrice.

Par ailleurs, après le succès des rencontres académiques 2024 à Montpellier et 2025 à Perpignan dédiées à la scolarisation des enfants de familles gitanes, plusieurs journées intercatégorielles seront organisées sur ce thème en 2025-2026 dans les territoires particulièrement concernés par la présence de ces élèves.

Le Plan Filles et maths

Bien que 42% des filles suivent l’enseignement de spécialité mathématiques en terminale, elles ne représentent que 25% des étudiants intégrant des formations supérieures en ingénierie et numérique, un chiffre stagnant depuis 20 ans. Cet écart, qui apparaît dès le CP, pénalise les filles en les orientant vers des métiers moins rémunérateurs et impacte l’économie française, qui manque de nombreux ingénieurs et techniciens.

En réponse, la ministre d’État, ministre de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche Élisabeth Borne, a lancé le « Plan Filles et maths », articulé autour de trois piliers : le premier, former et sensibiliser le personnel de l’Éducation nationale avec une sensibilisation de 2 heures aux biais de genre pour tous les professeurs. Le deuxième par la formation des professeurs des écoles et de mathématiques du second degré à la prévention des stéréotypes (sur quatre ans pour les professeurs des écoles et trois ans pour ceux du second degré. Troisièmement, une charte de lutte contre les stéréotypes sera affichée dans les salles des maîtres et des professeurs.

Objectif de 30 000 filles supplémentaires choisissant la spécialité mathématiques en 1ère et terminale d’ici 2030n soit 5 000 par an dès cette rentrée.  Création de Classes à horaires aménagés en 4ème et 3ème en Mathématiques et Sciences -Chams- dès cette rentrée avec un objectif de généralisation et au moins 50% de filles. Cible d’au moins 30% de filles en Classes préparatoires aux Grandes Écoles -Cpge- scientifiques en 2030 (et 20% dès 2026).

Autre objectif : au moins 30% de femmes parmi les nouvelles nominations de professeurs en Classes préparatoires aux Grandes Écoles. Mise en place de rencontres systématiques de la 3ème à la terminale avec des femmes « rôles modèles » présentant leurs parcours. Ce dispositif sera expérimenté en 2025 pour une généralisation en 2026.

Pourquoi ? Renforcer la place des filles dans les filières scientifiques, ouvrir les horizons des jeunes filles et susciter des vocations. Dans le cadre du Plan Filles et maths, le département de l’Hérault se mobilise afin que les jeunes filles prennent toute leur place dans les métiers des sciences de l’ingénieur et du numérique : parcours Mathématiques, Sciences et Technologie. Les ateliers supports de ce parcours débutent en classe de 4ème et se poursuivront, en 2026-2027, en classe de 3ème. Ils sont installés dans des collèges volontaires à Castries, Juvignac, La Grande-Motte et à Montpellier au collège Clémence Royer.

Ces ateliers se rajoutent aux horaires d’enseignement. Ils sont animés par des équipes pluridisciplinaires et ont vocation à devenir des classes à horaires aménagés en mathématiques et sciences -Chams- à la rentrée scolaire 2026-2027. L’ouverture d’une Classe à horaires aménagés en 4ème et 3ème en Mathématiques et Sciences est prévue au collège de Juvignac à la rentrée 2026.

Parcours mathématiques et sciences du numérique

Ces parcours, qui s’intègrent dans les horaires d’enseignement du 1er degré au second degré sont installés en réseau d’éducation prioritaire renforcée -Montpellier- nord- et en ruralité, à Bédarieux, Clermont-l’Hérault et Lodève. Dans chaque dispositif, un atelier dans lequel seront présentes plus de 50% de filles permet de travailler les compétences mathématiques et des sciences du numérique.

« L’académie de Montpellier s’engage dans la prévention contre les stéréotypes de genre pour répondre aux inégalités de performance et de parcours, notamment en mathématiques. Une stratégie a été engagée reposant notamment sur un large panel d’initiatives locales : formation des enseignants, accompagnement des établissements, expérimentation de parcours mixtes (filière numérique du CP à la terminale, options informatiques en 3ème, classes IA), dispositifs à large échelle -ElleStime, Olympiades, journées FéminiMath- et mobilisation des partenaires socio-économiques et scientifiques du territoire : CNRS, INRIA, Université de Montpellier, La Mêlée, Dell.

Au cœur de cette démarche, un objectif partagé : faire progresser les résultats des filles en mathématiques, non au détriment des garçons, mais pour élever l’ensemble des performances scolaires et élargir les possibles pour toutes et tous. Trois grands axes de travail ont par ailleurs été identifiés pour cette année scolaire 2025-2026 à l’échelon académique Parité des effectifs visée tout en prenant en compte le volontariat des élèves. Valorisation des dispositifs existants (exemple du parcours « Campus au féminin « proposé par la Cordée « Ose l’ISAE SupAero » à Carcassonne qui sensibilise les jeunes filles aux métiers scientifiques et techniques. Appui aux structures scientifiques (SupAéro, école des Mines, faculté de médecine..) pour légitimer et enrichir ces dispositifs. Mise en œuvre du programme de marrainage dans les classes de 4ème. Mobilisation d’anciennes lycéennes ou de professionnelles inspirantes via des webinaires annuels.

Inscription du marrainage dans une lettre de mission avec appui des référents égalité filles-garçons et intégration dans les évaluations des établissements.. Création d’une classe académique volontaire, articulée autour d’activités telles que les olympiades scientifiques ou des sorties pédagogiques. Concours d’initiatives mixtes mettant en valeur les enseignants et pratiques pédagogiques favorisant l’égalité filles- garçons. Évaluation d’impact des dispositifs existants (classes Chams, FabLab « Numéri-Girl » , LaboMaths) pour guider leur extension ou adaptation dans d’autres territoires. Déploiement d’un programme de marrainage piloté par les professeurs principaux. Renforcement de projets pédagogiques mixtes et innovants. C’est une année scolaire très riche qui a débuté.

> À suivre dans la journée, la rentrée scolaire à Hypathie à Montpellier.

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