Le parquet de Nantes a requis le placement en détention provisoire d’un homme de 41 ans, sans antécédents judiciaires, à la tête d’un réseau de trafic de stupéfiants qu’il se faisait livrer depuis les Pays-Bas.
Tout est parti d’un colis suspect en provenance des Pays-Bas. Un homme de 41 ans a été déféré, vendredi 29 août, devant le parquet du tribunal judiciaire de Nantes (Loire-Atlantique), au terme de quatre jours passés en garde à vue. Interpellé en début de semaine, l’individu est suspecté d’être à la tête d’un réseau de trafic de drogues de synthèse à destination de la communauté homosexuelle et festive nantaise, indique le parquet de Nantes.
Un peu plus tôt dans le mois, les douanes avaient intercepté un colis néerlandais destiné au mis en cause et renfermant un demi-kilo de 2-MMC, une cathinone de synthèse. Le destinataire du colis, un Nantais inconnu de la justice et inséré socialement, avait passé commande des stupéfiants sur Internet. Il a été placé en garde à vue à son domicile lors d’une opération mixte des douanes et de la police nationale de la cité des ducs.
Consommateurs friands de «chemsex»
Le suspect conservait chez lui d’autres drogues de synthèse, dont 100 grammes de 2-MML et un litre de GBL – un solvant industriel qui se transforme une fois ingéré en GHB, surnommé la «drogue du violeur». La perquisition menée à son logement a permis de découvrir 240 doses de viagra. Autant de substances qui dessinent un profil de consommateurs friands de «chemsex», une pratique consistant à mêler prise de drogue et rapport sexuel.
Les affaires du dealeur nantais étaient lucratives. Les investigations menées par la police judiciaire et les enquêteurs des douanes ont mis au jour une cinquantaine de clients au sein du réseau démantelé. Les forces de l’ordre ont saisi plus de 12.000 euros en liquide au domicile du quadragénaire, tandis que 32.950 euros ont été bloqués sur ses comptes bancaires. Son véhicule, estimé à 19.000 euros a aussi été confisqué. Selon le parquet de Nantes, l’individu aurait engrangé près de 60.000 euros de bénéfice depuis avril 2024.
D’après nos confrères de Ouest France, l’un des clients identifiés de ce réseau aurait été admis il y a quelques semaines au service de réanimation du CHU de Nantes. Il avait dû être hospitalisé après avoir consommé des stupéfiants. Le trafiquant présumé sera jugé en décembre au tribunal correctionnel de Nantes, notamment pour les chefs de «transport, détention, offre ou cession et importation de stupéfiants» et de «blanchiment». Le parquet a requis le placement du mis en cause en détention provisoire.