Par

Maréva Laville

Publié le

1 sept. 2025 à 12h57

La lutte anti-LGV Bordeaux-Toulouse n’a pas pris de vacances. Au petit matin, vendredi 29 août 2025, quatre femmes ont été interpellées par les gendarmes, après s’être cachées dans un fossé à proximité du chantier des AFNT, en cours au nord de Toulouse.

Elles sont accusées, cette nuit-là, d’avoir dégradé, en réunion, du barbelé installé sur le chemin des Trois-Ponts à Saint-Jory. Mais aussi, d’avoir refusé de se soumettre aux opérations de relevés signalétiques et au prélèvement biologique destiné à l’identification des empreintes génétiques.

Trois d’entre elles seront entendues ce lundi 1ᵉʳ septembre 2025 en comparution immédiate au palais de justice de Toulouse. Ce qu’il s’est passé.

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Une intrusion sur le chantier de la LGV

Vers 5 heures du matin, vendredi, la gendarmerie était prévenue de la présence d’individus cagoulés aux abords d’arbres plantés dans la zone du chantier de la LGV Bordeaux-Toulouse, où plusieurs campements illégaux d’opposants ont déjà été démantelés.

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Sur place, une dizaine de mètres de barbelés entourant les arbres, cibles d’un prochain abattage, étaient découpés à l’aide d’une pince coupante, de type monseigneur, retrouvée à quelques mètres du fossé où se dissimulaient les quatre femmes.

Encagoulées, les militantes sont interpellées

Effectivement encagoulées, les militantes s’étaient aussi munies de baudriers, cordes et mousqueton. Matériel idéal pour pratiquer l’escalade… Allaient-elles occuper les arbres, de la même façon que les écureuils ?

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La grimpe fût rapidement interrompue. Les quatre jeunes femmes ont été placées en garde à vue, l’une, âgée de 37 ans, s’étant jeté sur un gendarme, le faisant chuter, pour récupérer son téléphone. Le militaire a déposé plainte, ainsi que la SNCF pour les 20 000 euros de dégradations sur les barbelées.

Lors des auditions, « trois des quatre interpellées refusaient dans un premier temps de décliner leur identité avant de consentir à le faire », explique David Charmatz, le procureur de la République de Toulouse. « Toutes refusaient les opérations de relevés signalétiques et/ou les prélèvements biologiques et faisaient usage de leur droit au silence », détaille-t-il.

Deux opposantes à la LGV incarcérées provisoirement

Seule une des quatre interpellées a été remise en liberté, convoquée pour une mesure de composition pénale. Elle n’était pas connue des services de police et ne présentait aucun antécédent judiciaire, assure le parquet de Toulouse.

Les trois autres femmes, âgées entre 25 et 37 ans, ont été déférées devant le procureur samedi 30 août en vue d’une comparution immédiate ce lundi 1ᵉʳ septembre après-midi.

En attendant de passer devant les juges, deux d’entre elles — les plus jeunes, âgées de 25 et 27 ans — ont été placées en détention provisoire. « Elles se trouvaient sous contrôle judiciaire », précise le procureur de la République de Toulouse.

Des femmes connues pour d’autres faits près de Toulouse

Toutes sont extérieures à Toulouse. La plus jeune, âgée de 25 ans, vient de Villeneuve-sur-Lot (Lot-et-Garonne). La seconde, de 27 ans, est originaire d’Angers (Maine-et-Loire). Et la plus âgée, de 37 ans, vient de Bordeaux (Gironde). Mais les deux dernières semblent accoutumées à la région…

L’Angevine était connue pour d’autres faits de rébellion et de refus de se soumettre aux opérations de relevés signalétiques et au prélèvement biologique, commis à Toulouse les 1ᵉʳ et 2 octobre 2024. La Bordelaise, quant à elle, placée en sous contrôle judiciaire, était connue pour une installation en réunion sur le terrain d’autrui sans autorisation en vue d’y habiter et pour avoir aussi refusé de se soumettre aux divers prélèvements.

Ces affaires remontant aux 5 mars et 28 juillet 2025, à Saint-Jory et Cazères, « avaient donné lieu à des orientations en alternatives aux poursuites, qui n’ont visiblement pas été suivies d’effet par l’intéressée », déplore le procureur de Toulouse. Ce lundi 1ᵉʳ septembre après-midi, la mise en cause sera à nouveau entendue pour ces faits, mais aussi pour les violences sans incapacité commises sur le militaire de la gendarmerie.

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