Jusqu’au 1er février, le Musée départemental des Arts asiatiques de Nice propose une plongée fascinante dans l’univers du sumō avec l’exposition Sumō: l’équilibre absolu.

Conçu comme un voyage à travers le temps et la culture, ce parcours invite le visiteur à découvrir un sport qui, bien au-delà du combat, incarne une philosophie, un art de vivre et un rapport au corps profondément ancré dans la tradition japonaise.

L’exposition réunit plus de 150 œuvres retraçant l’histoire du sumō depuis l’époque d’Edo, au début du XVIIe siècle (1603-1868), jusqu’à nos jours.

Au fil des salles, le public découvrira quatre-vingts photographies de Philippe Marinig, immersives et intimes, et quarante estampes de Daimon Kinoshita, éclatantes et contemporaines, complétées par des prêts prestigieux et des pièces inédites, dont le vase Soulages présenté en trophée de sumō…

Entraînement, concentration, tournoi…

Le travail du photographe français Philippe Marinig est comme l’ossature visuelle de Sumō: l’équilibre absolu. Habitué des reportages et fasciné par les traditions qui allient rigueur et esthétique, il a consacré plusieurs séjours au Japon à capturer l’univers des rikishi.

Son œuvre trouve son origine dans une volonté d’aller au-delà des images spectaculaires des combats pour révéler l’humanité et la discipline derrière chaque geste.

Dès l’entrée de l’exposition, un premier ensemble de clichés nous plongent dans l’intimité des lutteurs: entraînement à huis clos, moments de vie, instants de concentration avant de monter sur le dohyō.

Face à cette première série se déploient ses photographies des honbasho, ces six tournois officiels annuels qui animent différentes villes du Japon. On croit presque entendre l’ovation de la foule en arrière-plan, la vibration sourde des pas sur le tapis et le choc lourd des corps au moment de l’impact.

Estampe traditionnelle réinventée

Le peintre japonais Daimon Kinoshita, quant à lui, apporte à l’exposition une dimension picturale en revisitant l’héritage des ukiyo-e, ces estampes populaires qui, à l’époque d’Edo, illustraient la vie et les héros du quotidien.

Kinoshita puise dans les codes graphiques du passé en injectant dans ses compositions des couleurs franches, des lignes dynamiques et une expressivité qui l’ancre dans le présent.

À travers les œuvres présentées, le visiteur découvre une série de peintures numérisées aux cadrages audacieux, mettant en scène des lutteurs de rang intermédiaire dans des postures variées.

Ce qui frappe d’abord, c’est la manière dont l’artiste saisit les expressions du visage avec une acuité comparable à celle du photographe, rendant palpables tension et effort.

Les couleurs vives captent le regard, tandis que la finesse du dessin témoigne d’une grande maîtrise technique.

>> Jusqu’au 1er février. Musée départemental des Arts asiatiques, Nice Arénas. Gratuit. Pendant toute la durée de l’exposition: visites guidées, ateliers créatifs, démonstrations, projections et stages. Programme détaillé sur maa.departement06.fr