Par

Thibault Nadal

Publié le

1 sept. 2025 à 12h31

En coulisses, la campagne s’accélère. Après plusieurs passes d’armes avec Benoît Payan ces derniers jours, Martine Vassal est, cette fois, attaquée sur son flanc droit. Elle a appris ce week-end que Patrick Pappalardo, conseiller municipal et métropolitain (LR) et président de Provence Métropole Logement (anciennement Habitat Métropole Provence) avait décidé de rejoindre l’Union des droites pour la République (UDR), le parti d’Éric Ciotti. La nouvelle a été officialisée ce lundi 1er septembre 2025 lors d’une conférence de presse en présence de Franck Allisio, le candidat du Rassemblement national et donc de l’alliance des deux partis pour les élections municipales à Marseille.

Patrick Pappalardo écarté de PLM

Avertie de la nouvelle par le principal intéressé, la présidente de la Métropole et du Département a tenu à devancer la communication officielle ce dimanche soir. Dans un communiqué, elle explique « prendre acte de la décision ».

Surtout, Martine Vassal explique que « dans ces conditions, il n’est plus possible pour Patrick Pappalardo de se maintenir à son poste ». Cette décision sera mise au vote en conseil le 18 septembre prochain. « Cette délibération visera à remplacer Patrick Pappalardo à son poste et à assurer la continuité des projets et des activités de Habitat Marseille Provence », conclut le communiqué.

Cette formulation a fait sourire le principal intéressé, qui a vertement souligné que Martine Vassal « ne s’intéressait pas aux logements sociaux ».

« Une confusion »

Ce lundi, Patrick Pappalardo a expliqué qu’il avait annoncé son choix de rejoindre l’UDR vendredi soir, au directeur de cabinet de Martine Vassal, avant de s’entretenir avec cette dernière, en marge de la rentrée politique d’Éric Ciotti ce dimanche. « Elle m’a demandé : ‘qu’est-ce que tu comptes faire pour PML’. Mais à ce moment-là, je n’avais pas encore pris ma décision définitive », affirme-t-il.

Elle a donc été prise pour lui et celui qui est toujours encarté chez Les Républicains a décidé de ne pas la contester. Il regrette toutefois « une confusion entre mes affinités personnelles et mon exercice de président de Provence Métropole Logement. Je n’ai jamais fait de politique là-bas ».

Et s’étonne de sa rapidité.

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Cette décision sans consultation me paraît très surprenante. Elle a mis une année pour démissionner la présidente d’un autre organisme [Nora Preziosi à la tête de 13 Habitat]. Et moi, il n’a fallu qu’un jour, alors que je ne suis pas encarté à l’UDR.

Patrick Pappalardo
Président de Provence Métropole Logement

Plusieurs points de bascule

Pour justifier ce choix, celui qui se définit comme « un technicien et pas comme un politique », Patrick Pappalardo avance plusieurs choix.

« Je ne me retrouve plus dans ma famille politique, tant sur le plan local que national », assure-t-il, citant plusieurs exemples, comme la décision de Bruno Retailleau, le patron de LR de soutenir, alors que le Premier ministre sollicite un vote de confiance à l’Assemblée nationale.

Ou le choix des Républicains de ne pas envoyer de candidat dans les 11e et 12e arrondissements face à Sabrina Agresti-Roubache lors des législatives anticipées en 2024. « Je ne peux pas l’admettre. Pas de candidat devant madame Roubache ? Qui est une macroniste pur-sang. Comment voulez-vous que je reste avec ce parti ? », a-t-il expliqué.

Enfin, dans sa guerre déclarée avec Martine Vassal, Patrick Pappalardo n’a pas hésité à tacler Marc Joliboi, son directeur de cabinet. « Il m’a très mal parlé au mois de novembre devant tous les élus de mon conseil d’administration et mon personnel. » Un épisode que le nouveau transfuge ne semble toujours pas avoir digéré.

Dans les rangs du RN, Franck Allisio se montre plus que satisfait de cette prise et annonce « d’autres ralliements tout au long de cette campagne ».

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