Le parquet de Lorient a indiqué, lundi, avoir ouvert une enquête pour « violence avec usage d’une arme » après des tirs à Languidic (Morbihan) où réside un témoin dans l’affaire du décès, en 1979, du ministre Robert Boulin.

« Une enquête a été ouverte du chef de violence avec usage d’une arme et dégradation du bien d’autrui par moyen dangereux commis à Languidic, le 30 août 2025, vers 1 h 40 » du matin, a indiqué Yann Richard, vice-procureur du parquet de Lorient, confirmant une information du journal Ouest-France.

Investigations en cours

« Les services de gendarmerie, avisés par le plaignant, se sont transportés immédiatement sur les lieux et ont procédé aux constatations et prélèvements nécessaires. Le requérant n’a pas été blessé », a précisé le vice-procureur.

« Des investigations sont en cours pour vérifier les circonstances dans lesquelles ces coups de feu auraient été tirés », a ajouté Yann Richard, ajoutant que le parquet ne pouvait communiquer plus précisément à ce stade de l’enquête.

Selon le média Off Investigation, la personne visée par les tirs est Elio D., un témoin dans l‘enquête sur la mort il y a près de 46 ans de Robert Boulin, alors ministre sous la présidence de Valéry Giscard d’Estaing. Elio D. a été la cible de trois coups de feu tirés dans sa direction alors qu’il se trouvait à son domicile et des cartouches ont été retrouvées sur place, toujours selon Off Investigation.

« Un assassinat » selon la famille

Le corps de Robert Boulin, 59 ans, alors membre du RPR et ministre du Travail du gouvernement de Raymond Barre, a été retrouvé dans un étang de la forêt de Rambouillet, dans les Yvelines, en octobre 1979.

À l’époque, les enquêteurs ont conclu à un suicide par noyade après ingestion de barbituriques. Le ministre venait d’être mis en cause au sujet des conditions d’acquisition d’un terrain à Ramatuelle (Var).

Sa famille conteste cette version et estime qu‘il a été assassiné.

L‘enquête, qui s’acheminait vers un non-lieu après un avis de fin d’information judiciaire et un réquisitoire du parquet en ce sens, a connu un rebondissement en 2022 après la manifestation spontanée d’un témoin. Ce témoignage a permis d’identifier un homme décédé en 1986 et désigné comme le meurtrier potentiel de Robert Boulin.