L’annonce de la disparition brutale de Sylvain Amic à l’âge de 58 ans, victime d’un malaise le dimanche 31 août 2025 à Laroque, dans l’Hérault, a été un choc pour le monde de la Culture. Le président du musée d’Orsay, nommé à ce poste le 18 avril 2024, n’aura pas eu le temps de mener à bien toutes les orientations qu’il avait imaginées pour faire de ce haut lieu de l’art du XIXe siècle une maison ouverte à tous les publics. Passé par l’enseignement avant de devenir conservateur de musée, il avait en effet placé la transmission au cœur de ses missions. Il avait aussi su être attentif à la création contemporaine et n’avait pas hésité à bousculer les normes en accueillant en septembre 2024 le « Jour des peintres », 80 peintres contemporains de la scène française venus montrer leurs œuvres au musée et échanger avec les visiteurs, sur une initiative de Thomas Lévy-Lasne. L’expérience sera renouvelée cette année, jeudi 18 septembre 2025, avec le « Jour des Écrivains », une trentaine d’auteurs contemporains étant invités à lire leurs textes à proximité des œuvres du musée, sous un commissariat de Christophe Ono-dit-Biot.
Dans son hommage, Rachida Dati a salué « l’un des meilleurs experts de nos musées, un président d’établissements publics reconnu et un grand serviteur du ministère de la Culture ». Sylvain Amic rejoint d’abord le musée Fabre à Montpellier (2000-2011), où il participe à la vaste rénovation et à l’extension de l’institution. Il devient ensuite directeur des musées de la Ville de Rouen, contribuant à la création de la Réunion des Musées Métropolitains (RMM) de Rouen Normandie. « J’avais repéré Sylvain Amic à Rouen, où il avait mené un travail extraordinaire à la tête des 11 musées de la métropole. Il avait accepté de tout quitter pour rejoindre mon cabinet où il a été un formidable conseiller », a témoigné à l’AFP l’ancienne ministre de la Culture Rima Abdul Malak. Rue de Valois, il devient en effet conseiller chargé des musées, des métiers d’art, du design et de la mode. « Diriger le musée d’Orsay était le rêve de sa vie », poursuit Rima Abdul Malak. Le rêve devient donc réalité quand Rachida Dati le nomme en 2024 à la tête de l’institution. « Sylvain Amic était de ceux qui mettent la culture au service d’un idéal et ses institutions au service de toute la société, a déclaré l’actuelle ministre de la Culture. Sa disparition est un choc autant qu’elle laisse un vide immense dans un paysage culturel auquel il avait encore tant à apporter ».