À 20 kilomètres à l’ouest de Kiev, à Irpin, les chars russes approchaient. Oleksandr Dmitriev, ancien organisateur de courses tout-terrain, propose de faire sauter un barrage soviétique pour rendre la plaine impraticable. “Ça devient un bourbier total, comme disent les amateurs de jeep”, raconte-t-il, cité par Politico. L’état-major approuve. En quelques heures, l’eau revient, transformant le terrain en piège à blindés. L’offensive est ralentie, et la capitale sauvée.
“Au lieu de foncer directement sur Kiev, l’ennemi a dû chercher d’autres routes ou perdre du temps”, confirme Viktor Kevliuk, expert militaire au Centre for Defense Strategies (Centre de stratégies de défense), un groupe de réflexion indépendant ukrainien.
“La nature a fait le travail.”
Recourir à une vieille recette défensive
La scène a marqué les esprits sur le flanc est de l’Otan. De la Finlande à la Pologne, en passant par les pays Baltes : ces sols longtemps asséchés par l’agriculture pourraient redevenir un outil de défense en cas d’attaque russe. D’autant plus que la majorité des zones humides européennes se concentre à la frontière de la Russie et de la Biélorussie.
Dans le nord-est de l’Allemagne, le Financial Times suit Hans Joosten, surnommé le “pape des tourbières”, au cœur du marais de Kieshofer Moor.