À Rennes, pas toujours facile d’être piéton ! Entre les bus, les voitures et les vélos, le passant se retrouve parfois face à un vrai parcours du combattant dans la ville. « Le torticolis n’est jamais très loin », ironise l’un d’eux. « Sous le pont de Nantes (notre photo), je dois être aux aguets tout le temps pour éviter d’être bousculé ou renversé par un automobiliste et un cycliste. À gauche, à droite, en face, derrière moi, cela arrive de partout…et les nouveaux Fangio ne sont plus toujours les automobilistes. »

Souvent reléguée au second plan derrière le vélo, la marche à pied revient aujourd’hui au cœur des politiques de mobilité urbaine. À Rennes, cet engagement devient concret dans une ville où le vélo était devenu ces dernières années la mobilité « reine ». Les 25 et 26 septembre 2025, la ville accueillera la troisième édition des Rencontres nationales de la marche en ville. Cet événement majeur visera à repositionner cette pratique comme un « pilier de la transition écologique et sociale » dans les territoires.

Organisées par le collectif Place aux piétons, en partenariat avec l’ADEME, la ville et la Métropole de Rennes, Keolis et plusieurs réseaux associatifs, ces Rencontres réuniront à la Chambre des Métiers et de l’Artisanat de Rennes des élus, urbanistes, chercheurs, professionnels et citoyens. Tous seront mobilisés autour d’un même objectif : faire de la marche un outil central pour penser une ville plus sobre, plus apaisée, plus accessible.

Ce rendez-vous s’ouvrira par une matinée réservée aux collectivités lauréates des appels à projets nationaux de l’ADEME. Ces temps d’échanges permettront aux participants de partager leurs expériences en faveur de la « marche du quotidien » ou des « villes apaisées ». L’après-midi, deux marches exploratoires sont prévues. La première invitera à découvrir la commune d’Acigné, régulièrement citée en exemple pour sa politique ambitieuse en faveur des piétons. La seconde se déroulera dans le quartier du Blosne à Rennes, un secteur en pleine transformation urbaine où la place du piéton est repensée dans une démarche « inclusive » et « participative », selon le communiqué de la presse de la ville.

La seconde journée rassemblera les grands partenaires institutionnels, avant de s’ouvrir à une réflexion collective sur la manière de reconquérir l’espace public au profit des piétons. Les intervenants exploreront les leviers d’action dans les quartiers s, avec l’expertise d’universitaires, de techniciens et d’élus. Dans l’après-midi, plusieurs ateliers paborderont l’accessibilité pour les publics les plus fragiles, l’impact économique et territorial de la marche, ou encore les moyens d’impliquer davantage les citoyens dans la fabrique d’une ville « marchable ».

Une table ronde viendra clôturer ces deux jours en s’intéressant à la notion de ville à hauteur d’enfant. ECes deux journées ne se contenteront pas d’affirmer l’importance de la marche : elles visent à la démontrer, à la faire vivre, et à lui donner une visibilité concrète dans la fabrique urbaine. À Rennes, la marche ne serait plus un mode de déplacement oublié. Elle sera peut-être à nouveau considérée à la hauteur de toutes les pratiques (et pas seulement des enfants). Pour approfondir, relire les livres de Bernard Olivier sur les vertus de la marche à travers le chemin de Saint-Jacques de Compostelle et la route de la Soie.