Au Yémen, les rebelles houthis ont pris d’assaut dimanche 31 août plusieurs bureaux des Nations Unies à Sanaa et ont procédé à l’arrestation de 11 employés. L’émissaire spécial de l’ONU pour le Yémen, Hans Grundberg, a fermement condamné cette nouvelle vague d’arrestations arbitraires, la France a également exigé leur libération.
Tout a commencé dimanche 31 août au matin lorsque des combattants houthis ont fait irruption dans les locaux du Programme alimentaire mondial (PAM) dans la capitale yéménite Sanaa. Un membre du personnel a été arrêté sur place. D’autres perquisitions ont suivi dans les bureaux de l’Unicef et de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Au total, 11 employés des Nations Unies ont été arrêtés.
Le secrétaire général de l’ONU a dénoncé ces actions et a réclamé la « libération immédiate et inconditionnelle » des employés, ainsi que celle de tous les autres membres d’ONG, de la société civile et des missions diplomatiques « arbitrairement détenus ».
« Ces détentions sont contraires au droit international, a réagi Christophe Lemoine, porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, dans un communiqué. Elles entravent la distribution de l’aide humanitaire dont la population yéménite a besoin et contribuent ainsi à l’aggravation de la crise humanitaire au Yémen », a-t-il ajouté.
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Un précédent déjà en janvier
Ce n’est pas la première fois qu’Ansar Allah, le nom officiel des Houthis, s’en prend aux Nations Unies. Fin janvier déjà, huit salariés avaient été arrêtés. L’ONU avait alors réduit son déploiement au Yémen après ces incidents et suspendu une partie de ses activités. Car les Houthis accusent régulièrement les organisations humanitaires et leur personnel de « comploter » contre les intérêts du pays à travers leurs projets, et mettent en garde contre des activités d’« espionnage ».
Le timing de ces arrestations n’est pas anodin. Elles surviennent au lendemain – samedi 30 août – de l’assassinat du Premier ministre houthi, Ahmad Al-Rahawi, et de plusieurs de ses ministres, dans des frappes israéliennes.
Alors que la plupart des victimes de cette attaque ne faisaient pas partie du mouvement chiite, cet événement a déclenché une nouvelle vague d’arrestations dans les territoires sous contrôle des Houthis.
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