Face à deux recommandations contradictoires, le Royaume-Uni pourrait-il réintroduire des droits de douanes sur les vélos électriques importés de Chine ? Entre réduction des prix et protection de l’économie, le cœur balance très fortement.

Vélo électrique made in UK VoltUn vélo électrique Volt, assemblé aux Royaume-Uni. // Source : Volt Bikes

Depuis ce printemps 2025, la politique commerciale mondiale est en ébullition. Outre la bataille livrée par États-Unis contre le monde entier, le Royaume-Uni émet aussi des pistes de réflexion quant à sa position dans le domaine des vélos électriques.

Des droits de douanes pour protéger les fabricants ?

Le 31 juillet, la TRA (Trade Remedies Agency) a publié une nouvelle recommandation. Selon l’agence nationale, il serait préférable de poursuivre les droits de douanes sur l’importation de vélos et de pièces détachées en provenance de Chine, et ce jusqu’au 30 août 2029. 

« Maintenir ces mesures protégeront l’industrie britannique du cycle, qui comporte de nombreuses petites et moyennes entreprises employant des milliers de personnes, contre les pratiques commerciales internationales déloyales », a statué la TRA dans son rapport.

Vélo électrique made in UK Estarli e28.9L’un des vélos électriques Estarli, assemblé outre-Manche. // Source : Estarli

Aujourd’hui, les taux varient de 19,2 à 48,5 % selon les importateurs. Sans cette concurrence, les fabricants locaux pourraient bénéficier de 1 à 9 millions de livres par an (1,15 à 10,4 millions d’euros) en plus.

Conséquence directe : des vélos électriques plus chers

Cependant, cette mesure possède un inconvénient notable, rappelle Bike Europe. Des taxes supplémentaires sur les vélos électriques font augmenter les prix moyens. Généralement plus accessibles, les modèles chinois – ou assemblés en Chine par des marques non chinoises – seraient ainsi plus onéreux, en raison des fameuses taxes. 

Selon la TRA, l’absence de droits de douanes pourrait réduire le prix de 200 livres (230 euros) en moyenne. En clair : les Britanniques pourraient avoir accès à une offre de vélos plus abordable.

La TRA avait déclaré que les droits de douanes « n’étaient pas dans l’intérêt économique du Royaume-Uni ». C’est ce qui avait motivé le gouvernement à supprimer les taxes le 7 février dernier, à l’exception des VAE pliants – notamment pour protéger son joyau national nommé Brompton.

Vélo électrique chineSource : Colorway

Pour un gouvernement qui veut inciter sa population à adopter un mode de transport plus écologique et actif, c’est un levier intéressant. D’où le dilemme actuel, qui doit animer les discussions des élus britanniques.

Un dilemme, et un autre point à étudier

Reste donc à savoir si le Royaume-Uni va suivre la première recommandation ou la seconde : réduire le prix des vélos électriques chinois – ou Made in China – en supprimant les droits de douane, ou les prolonger pour protéger son industrie locale qui pourrait être grandement menacée.

Autre point à vérifier : l’importation de pièces détachées en provenance de Chine, que les assembleurs britanniques utilisent également.

La TRA ne recommande pas une suspension des droits de douanes sur ces pièces, en raison « d’une absence de preuves sur les conséquences ». Car en attendant que l’industrie britannique muscle son jeu sur ce secteur, les pièces chinoises plus chères augmenteraient davantage le prix des VAE britanniques, réduisant encore leur attractivité.