Les mesures protectionnistes américaines frappent de plein fouet l’industrie automobile allemande. Outre-Rhin, le secteur auto subit ses plus lourdes suppressions de postes depuis des décennies. On parle de 51.000 suppressions d’emplois, en grande partie à cause des droits de douane.
Un secteur allemand en crise
Symbole de la puissance industrielle d’outre-Rhin, l’automobile allemande traverse une zone de turbulences. Selon les derniers chiffres publiés par Destatis, l’office fédéral des statistiques, 51.500 emplois ont disparu entre juin 2024 et juin 2025. En comparaison avec l’avant-Covid, la filière emploie désormais 112.000 personnes de moins.
Cette contraction n’est pas seulement conjoncturelle. Les marges des constructeurs s’érodent, les usines fonctionnent en sous-capacité… Et la concurrence internationale – notamment chinoise – progresse à grande vitesse sur le terrain de l’électrique.
Au premier semestre 2025, les exportations de voitures et de pièces détachées vers les États-Unis ont reculé de 8,6%. Une chute directement liée aux droits de douane instaurées par l’administration Trump. Ceux-ci alourdissent ainsi fortement le prix des modèles allemands outre-Atlantique.
Or, les États-Unis restent l’un des débouchés majeurs pour BMW, Mercedes et Volkswagen. La perte de compétitivité sur ce marché stratégique fragilise encore davantage leurs comptes.
L’onde de choc dépasse l’automobile
Le malaise ne touche pas que l’automobile. Sur l’ensemble du secteur industriel allemand, 114.000 emplois ont été supprimés en un an. C’est le signe d’un ralentissement plus global, confirmé par la conjoncture. Après deux années consécutives de contraction, le PIB allemand n’a progressé que de 0,3% au premier trimestre 2025, avant de reculer de 0,3% au deuxième trimestre.
La reprise, déjà fragile, paraît donc menacée par cette spirale négative. Les difficultés du secteur allemand s’expliquent aussi par la lenteur de la transition électrique. Face à des marques chinoises très agressives sur les prix et rapides en matière d’innovation, les constructeurs allemands peinent à ajuster leurs coûts et à maintenir leurs parts de marché.
L’avenir du secteur dépendra donc à la fois de l’évolution des relations commerciales avec Washington… Mais aussi de la capacité des marques allemandes à accélérer leur mutation technologique. Sous peine de voir leur modèle économique sérieusement remis en cause.