Il avait été élu « Le pire patron du monde » par le congrès mondial de la Confédération syndicale internationale en novembre 2022, devant Jeff Bezos (président exécutif d’Amazon) et Alan Joyce (directeur général de Qantas). Les Britanniques l’avaient surnommé de leur côté « le patron le plus détesté au monde ».

Peter Hebblethwaite, directeur général de P & O Ferries, s’était « illustré » en 2022 en licenciant près de 800 personnes travaillant pour la compagnie maritime pour les remplacer par du personnel moins cher, sous le salaire minimum légal en Grande-Bretagne, et souvent moins qualifié. La plupart des marins avaient appris leur licenciement via une vidéo Zoom préenregistrée.

Scandale et licenciements hors la loi

Selon Sky News, il aurait décidé de quitter l’entreprise « pour raisons personnelles ». « Sous sa direction, l’entreprise a su relever les défis posés par la pandémie de Covid-19 », explique une source interne. Laquelle précise que sa présidence a permis de « s’engager sur la voie de la stabilité financière et introduire les premiers grands ferries hybrides à double extrémité au monde sur la ligne Douvres-Calais, renforçant ainsi sa durabilité ».

Selon Sky News, l’entreprise avait accumulé les pertes records lors pendant la pandémie. Mais ses derniers comptes auraient montré une réduction significative des pertes en 2023, à un peu plus de 90 millions de livres sterling.

La brutalité des licenciements s’était transformée en scandale national. Le licenciement avait constitué une violation de la législation britannique en matière de consultation et de notification. Interrogé par des législateurs, Peter Hebblethwaite avait admis avoir enfreint la loi et déclaré devant les parlementaires être prêt à le refaire.

Notre dossier sur les licenciements

Alors que les nouveaux marins étaient payés à un salaire horaire de 4,87 livres sterling, il avait de son côté perçu a perçu une rémunération de 683.000 livres sterling, incluant une prime de 183.000 livres sterling.