Longtemps menacés de démolition au profit de logements sociaux et d’un parking, deux hangars emblématiques de Darwin, accueillant un skate-park et une brocante Emmaüs, viennent d’être pérennisés grâce à un accord avec la Ville de Bordeaux.
La mairie de Bordeaux franchi une nouvelle étape dans son coup de pouce à Darwin. Mercredi dernier, le 27 août, la Ville a signé un bail emphytéotique administratif (BEA) de 33 ans avec la Foncière solidaire de l’écosystème.
Depuis leur ouverture au public en 2009, les hangars de Darwin, situé sur la rive droite du port de la Lune, ont accueilli une multitude d’initiatives associatives, culturelles et festives. Parmi elles, un skate-park couvert unique en France, mais aussi une brocante Emmaüs. Devenus le symbole d’un urbanisme «alternatif», les deux hangars qui les abritaient étaient cependant menacés par le vaste projet d’aménagement de la Bastide qui prévoyait de les remplacer par des logements sociaux. «Ces espaces, stratégiquement situés au cœur de la Bastide en plein développement, et au sein de l’Écosystème sont devenus de véritables communs», selon la mairie de Bordeaux.
Le plan initial de la ZAC Niel prévoyait la destruction de ces entrepôts pour y ériger des immeubles et un parking. Mais leur rôle dans la vie du quartier, à la fois social et culturel, a fini par convaincre la municipalité de les préserver. «Ils contribuent significativement à la dynamique et au lien social du quartier, grâce à leurs activités associatives que la Ville et Darwin tiennent à préserver. Ainsi, les hangars associatifs sont pérennisés, et les logements sociaux initialement prévus à cet emplacement sont repositionnés ailleurs dans la ZAC.»
65% de la surface dédiées aux associations
Fin 2024, Bordeaux a donc décidé de racheter ces deux hangars, soit près de 6000 m², auprès de la SAS Bastide Niel. Ce contrat long terme de 33 ans confie donc à Darwin la gestion et la rénovation des lieux. Au moins 65 % des surfaces devront rester dédiées aux associations. Les 35 % pourront accueillir commerces et artisans pour garantir l’équilibre financier.
Darwin dispose désormais de trois ans pour engager des travaux de mise aux normes et de rénovation. Une fois ce délai écoulé, l’écosystème s’acquittera d’une redevance annuelle de 35.000 euros, avec un point d’étape financier prévu tous les dix ans.