Après un mois de juillet en demi-teinte (notre édition du 31 juillet), les professionnels du tourisme de l’aire toulonnaise comptaient sur le mois d’août pour relever la tête. Et un mois tout pile après ce constat un poil morose, le sourire est revenu chez nos interlocuteurs interrogés. « Août s’est mieux passé que juillet pour l’hôtellerie traditionnelle », indique Jean-Pierre Ghiribelli, président de l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (Umih) du Var. Même constat coté restauration. « La clientèle française est revenue en partie. Elle nous manquait. Les gens sont allés ailleurs en juillet et en août ils sont revenus. On n’est pas mécontent, les taux d’occupation ont été bons même si ce qui est perdu est perdu. Si la météo continue à être bonne, on risque de faire un bon mois de septembre peut être même octobre. »

Campings: + 4% sur l’ensemble de la saison

Les campings ont, eux aussi, retrouvé le moral après un mois de juillet en mode gruyère. « En juillet nous avions des réservations pas à la semaine complète, ça a fait des trous dans la raquette et fait perdre du chiffre d’affaires. En août il n’y avait pas de trous, ça s’est très bien rempli et on est encore complet, se réjouit Michel Nore, président du syndicat de l’hôtellerie de plein air. Les clients de septembre arrivent. Sur le secteur Hyères, la Londe, tous les campings sont complets pour la première semaine de septembre, c’est encourageant et rassurant. On a toujours travaillé en septembre, mais là, c’est un peu exceptionnel… Sur l’ensemble de la saison je pense qu’on arrivera à boucler avec 4 points de progression. On a eu beaucoup de Français en août, et à peu près 30% d’étrangers… Ça veut dire que travail de l’ADT et du CRT (1) finit par porter ses fruits. Il faut persister… »

De bons chiffres qu’on retrouve également dans le très haut de gamme et son plus fidèle représentant varois, Stéphane Lelièvre. « Le haut de gamme marche bien en général. Ce qui est plus compliqué c’est le milieu de gamme. Mais chez nous il a bien marché aussi… On maintient nos chiffres avec quelques changements d’habitudes des consommateurs. On fait davantage de couverts mais avec une moyenne d’addition plus basse. Les hôtels ont des taux d’occupation identique à l’an dernier mais on sert moins de petit dej… Le consommateur français ou étranger (proportion à peu près identique dans ses deux hôtels haut de gamme Ndlr.), il est très très éclairé. Les gens font attention. Fin août on est à quasi-égalité avec l’année 2024… Ce qui est un miracle car c’était une année olympique… »

Attention aux comparaisons

La comparaison des chiffres d’affaires avec ceux des années post-covid est peut-être la source des quelques grimaces qui apparaissent à l’heure des bilans.

« On était mal habitués, pointe Jean-Pierre Ghiribelli. L’après pandémie nous a fait drôlement évoluer sur notre chiffre d’affaires et notre occupation. Les gens ne voyageaient pas à l’étranger. Là on a été surpris car les gens recommençaient à voyager et sont partis ailleurs… Ils se sont dit on va faire attention et aller dans des destinations moins chères, car ici les prix sont élevés en raison des charges, du coût du travail. Tout est tellement cher que si on veut s’en sortir il faut augmenter les prix. L’été 2025 a été compliqué, mais il ne faut pas dramatiser… »

Constat partagé par Stéphane Lelièvre à la tête, entre autres, du Grand Hôtel des Sablettes et du Hameau des Pesquiers. « Avant le Covid, on faisait des hausses raisonnables, mais ça allait. Puis après 2020 tout a repris a une vitesse incroyable. En 2022 on a fait des chiffres que nous avons pensé ne jamais pouvoir faire à nouveau. En 2023 on a fait mieux. Et en 2024, année olympique, on a fait plus que 2023, c’est absolument incroyable. Il faut avoir le recul de cette analyse-là pour regarder les chiffres de l’hôtellerie-restauration… » Et relativiser, un peu, les légères baisses de juillet…

1. ADT: Agence de développement touristique. CRT: comité régional du tourisme.