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On connaît tous la mythique Silicon Valley entourant la baie de San Francisco, mais avez-vous déjà entendu parler de la Carbon Valley, en Europe ? Cette région, qui pourrait devenir le cœur battant de l’industrie continentale dans les années à venir, « serait coincée entre le nord de la France et Amsterdam, avec ses grappes d’industries chimiques massives », explique Domien Vangenechten, du groupe de réflexion E3G à Berlin.

En effet, les pôles industriels de l’Europe sont de plus en plus nombreux à se tourner vers le captage et le stockage du carbone (CSC). L’objectif ? Transformer le CO2, toujours plus présent dans notre environnement et, entre autres, responsable du réchauffement climatique, en une ressource commerciale.

En clair, les entreprises se prennent à rêver d’un avenir alternatif où ils pourront continuer à fabriquer du dioxyde de carbone pour le « reconditionner » en produit de base plutôt qu’en destructeur de climat.

Sur le papier, l’idée peut paraître séduisante : le CO2 ne manquera pas. Les processus industriels, comme la cuisson de la chaux pour la production de ciment, de verre et de papier et craquage d’hydrocarbures, devraient émettre environ 130 millions de tonnes en 2050, selon une étude commandée par l’eFuel Alliance, qui milite en faveur des carburants synthétiques.

Autrement dit, l’abondance du CO2 pourrait, in fine, servir l’ensemble de l’industrie, notamment la chimie et l’agroalimentaire.

Mais, il faudra pour cela revoir la réglementation actuelle de l’UE. Celle-ci oblige les entreprises à payer pour être autorisées à polluer ou à piéger le CO2 de manière permanente à l’aide de la fameuse technologie CSC, ce qui empêche les éventuels acheteurs industriels d’y avoir accès.

Pour l’heure, la Carbon Valley de l’Europe n’a donc pas encore dévoilé son potentiel.