Confronté à une hausse des incivilités, l’exécutif de la commune de Cogny, située dans le Beaujolais, a décidé de consulter ses habitants pour installer des caméras de vidéoprotection sur son territoire.

La petite commune de Cogny, située au nord de Lyon dans le vignoble du Beaujolais, a organisé un référendum local dimanche 31 août. Un vote pour décider d’installer, ou non, sept caméras dans le centre-ville après une série d’incivilités survenues ces derniers mois. Un exercice de démocratie locale organisé par la majorité actuelle qui peinait à s’entendre sur la décision d’installer cette vidéoprotection. «On a choisi ce référendum parce que l’installation de caméras n’était pas dans notre programme. Nous en avons discuté lors du conseil municipal et l’on a vu que la mesure ne faisait pas consensus alors on a décidé de demander aux habitants», confie au Figaro Rémi Aurion, le maire de Cogny.

Ce dernier n’était pas un promoteur de la vidéoprotection lors de son élection : «Je me disais que, dans un village comme le nôtre, ce n’était pas utile mais j’ai changé d’avis en arrivant aux responsabilités face à la somme des incivilités». Cet été, une vitre de la salle des fêtes a été cassée et deux extincteurs ont été vidés dans le bâtiment. «Ça nous a coûté 2500 euros de réparation. En 2022, nos toilettes sèches ont été incendiées et 30.000 euros sont partis en fumée. Ce n’est pas grand-chose mais c’est irritant parce que ça prend du temps et de l’argent à la ville et aux agents», poursuit le maire.


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Le «non» largement en tête

Durant l’été, des flyers détaillant les avantages et inconvénients ont été distribués aux habitants pour les informer et les inviter à voter sur ce projet dont l’enveloppe totale s’élevait de 50.000 euros. Finalement, les Cognysards se sont prononcés à 226 voix contre 131 contre l’installation des caméras et 36% des électeurs se sont déplacés. Un verdict qui doit désormais être entériné par le conseil municipal, mais à quelques mois des élections, il est peu probable que ce résultat ne soit pas suivi par les élus.

Et si le oui a perdu, Rémi Aurion se dit, lui, satisfait par l’exercice : «Je ne regrette pas du tout de l’avoir fait. Au-delà du sujet, les électeurs ont apprécié qu’on leur demande leur avis». Un succès qui pourrait appeler d’autres votes de ce type à Cogny ? «On inclut déjà les habitants sur les aménagements les plus importants. Mais, oui, on se dit qu’on pourrait le refaire si le sujet le nécessite et s’il n’était pas dans le programme lors des municipales», conclut l’édile.