Les dépenses militaires de l’Union européenne devraient atteindre 381 milliards d’euros en 2025, un niveau inédit selon l’Agence européenne de défense. Une hausse continue, nourrie par l’invasion de l’Ukraine et les engagements renforcés des pays de l’Otan.

Les dépenses d’armement dans l’Union européenne vont atteindre un nouveau record cette année, à 381 milliards d’euros, a annoncé mardi l’Agence européenne de défense (EDA). Elles s’élevaient déjà à 343 milliards d’euros en 2024, un niveau historique comparé à 2023, selon les derniers chiffres publiés par cette agence de l’UE spécialisée dans les questions de défense. « L’Europe consacre des sommes record pour sa défense, pour assurer la sécurité de nos citoyens, et nous ne nous arrêterons pas là », a déclaré la cheffe de la diplomatie de l’Union européenne, Kaja Kallas, qui préside l’EDA.

En 2025, près de 130 milliards d’euros seront consacrés à de nouveaux investissements, notamment en armements. Les pays européens ont fortement accru leurs dépenses militaires depuis l’annexion de la Crimée par la Russie en 2014, et cette tendance s’est encore accélérée après l’invasion de l’Ukraine par Moscou en février 2022.

Les États membres de l’Otan – dont 23 appartiennent à l’UE – ont par ailleurs décidé de renforcer encore leurs efforts, en consacrant au moins 5% de leur PIB à la sécurité au cours des dix prochaines années, dont 3,5% pour les seules dépenses militaires. Pour atteindre ce dernier objectif, « il faudra redoubler d’efforts et dépenser au total plus de 630 milliards d’euros par an » dans l’UE, a estimé André Denk, directeur de l’EDA.

Un effort de 3,5 milliards d’euros pour la France

Cette hausse s’inscrit dans un climat international marqué par la persistance de la guerre en Ukraine, l’instabilité au Proche-Orient et la montée en puissance de la Chine, perçue comme un rival stratégique. L’UE fait également face à une dépendance accrue vis-à-vis des États-Unis pour sa sécurité, ce qui alimente les appels à une autonomie stratégique européenne. À cela s’ajoutent la modernisation des arsenaux russes, la multiplication des cyberattaques et la nécessité de renforcer les capacités industrielles de défense, autant de facteurs qui poussent les États membres à gonfler leurs budgets militaires.

La France, première puissance militaire de l’UE, joue un rôle central dans cette dynamique. Emmanuel Macron a annoncé en juillet 2025 lors du traditionnel discours du chef de l’Etat devant les armées la veille de la fête nationale, un effort de 3,5 milliards d’euros en 2026 et de 3 milliards d’euros supplémentaires en 2027. La loi de programmation militaire (LPM) avait déjà cristallisé cet effort avec un budget des armées à 64 milliards d’euros, contre 32 milliards en 2017. Paris entend renforcer ses capacités dans les domaines aérien et spatial, moderniser sa dissuasion nucléaire et investir massivement dans les drones et la cybersécurité. La France, qui assure une part importante de l’effort militaire européen, pousse également à développer une industrie de défense commune afin de réduire la dépendance vis-à-vis des équipements américains.

Les États membres de l’Otan – dont 23 appartiennent à l’UE – ont par ailleurs décidé de renforcer encore leurs efforts, en consacrant au moins 5% de leur PIB à la sécurité au cours des dix prochaines années, dont 3,5% pour les seules dépenses militaires. Pour atteindre ce dernier objectif, « il faudra redoubler d’efforts et dépenser au total plus de 630 milliards d’euros par an » dans l’UE, a estimé André Denk, directeur de l’EDA.

De son côté, le pape Léon XIV appelle inlassablement à la pacification des nations depuis le début de son pontificat le 8 mai 2025. « Dans le panorama dramatique d’une “troisième guerre mondiale par morceaux », comme l’a souligné à plusieurs reprises le pape François, je m’adresse à mon tour aux grands de ce monde, en répétant cet appel toujours d’actualité : « Plus jamais de guerre !” », avait-il dit dans son premier Angélus quelques jours plus tard. Léon XIV avait débuté son pontificat avec les mots « La paix soit avec vous tous« , repris pour le thème de 59e Journée mondiale de la paix, qui sera célébrée par l’Église catholique le 1er janvier 2026 : « La paix soit avec vous tous : vers une paix ‘désarmée et désarmante’ ».

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