Les républicains disposent de la majorité aux deux chambres, mais le parti de Trump va devoir négocier avec les démocrates pour obtenir au moins sept de leurs voix et ainsi faire passer une loi budgétaire et éviter le «shutdown».

Les parlementaires américains font leur rentrée mardi après plus d’un mois de congé pendant lequel la perspective d’une paralysie de l’État fédéral, le fameux «shutdown », n’a fait que se rapprocher. Avec une date limite fixée au 30 septembre, le Congrès a désormais moins d’un mois pour agir et adopter un budget même temporaire.

Sans quoi, une grande partie des services fédéraux seraient mis à l’arrêt, avec des centaines de milliers de fonctionnaires au chômage technique, un trafic aérien chambardé, mais aussi de fortes perturbations dans le versement de nombreuses aides sociales. Autant de turbulences qui mettraient à mal la première économie mondiale.


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Les républicains disposent de la majorité aux deux chambres du Congrès, mais en raison des règles en vigueur au Sénat, le parti de Donald Trump va devoir négocier avec les démocrates pour obtenir au moins sept de leurs voix et ainsi faire passer une loi budgétaire. Seul hic : la décision prise la semaine dernière par l’administration Trump de couper près de cinq milliards de dollars supplémentaires destinés à l’aide internationale.

Les responsables démocrates avaient averti que toute volonté de revenir sur des fonds déjà approuvés par le Congrès anéantirait les chances de les voir s’asseoir à la table des négociations.

«Guerre totale»

Avec ces nouvelles coupes, «il est clair que les républicains donnent la priorité au chaos plutôt qu’à la gouvernance, au sectarisme plutôt qu’au partenariat, et à leur propre pouvoir plutôt qu’au peuple américain», a affirmé le chef de la minorité démocrate au Sénat, Chuck Schumer, dans une lettre à ses troupes. Pour le sénateur new-yorkais, «la seule manière d’éviter un “shutdown” est de travailler avec une démarche conciliante, sur un texte qui peut obtenir à la fois les voies républicaines et démocrates au Sénat».

Mais il est loin d’être sûr que la Maison-Blanche accepte des concessions avec l’opposition, elle qui n’en a fait quasiment aucune au Congrès depuis le retour au pouvoir de Donald Trump. Chuck Schumer dénonce ainsi «une guerre totale» menée par l’exécutif contre le pouvoir législatif et ses prérogatives constitutionnelles d’établir le budget.

En mars, alors que la menace d’un «shutdown» planait déjà, les républicains – sous l’égide de Donald Trump – avaient refusé d’engager le dialogue avec les démocrates sur les énormes coupes budgétaires et le licenciement de milliers de fonctionnaires. Dix sénateurs démocrates, dont Chuck Schumer, avaient alors décidé à contrecœur de voter pour le texte des républicains, afin d’éviter la paralysie fédérale.


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Leur choix avait provoqué de vifs remous dans le camp démocrate, de nombreux militants et sympathisants les accusant de plier face à Donald Trump et son programme jugé radical. Chuck Schumer pourrait cette fois-ci être plus décidé à tenir tête au président, au risque d’un «shutdown» prolongé.