En cas de saturation sur les grands axes, les automobilistes pressés sont parfois détournés sur des routes de campagne, pas du tout prévues pour ce surcroît de trafic. C’est le cas au sud de Rennes, où les habitants aussi saturent.

On appelle ça « Effet Waze » ou « Voies de shunt ». Il s’agit d’itinéraires alternatifs conseillés par les applications pour éviter les bouchons ou les axes saturés. Les automobilistes pressés passent alors par des routes secondaires, qui se retrouvent, à leur tour, confrontées à des embouteillages, des nuisances, de la pollution et de l’insécurité, car elles ne sont pas prévues pour accueillir autant de trafic.

C’est le cas de la RD 82 à Noyal-Chatillon sur Seiche. Cette petite départementale qui rejoint Rennes sur cinq kilomètres, est une route parallèle à la N137 (Nantes-Rennes). Et aussi à la D173 (Angers-Rennes). En cas de bouchon sur la N137, elle devient une alternative. Beaucoup d’automobilistes guidés par Waze ou d’autres applications de trafic, sortent à l’échangeur de Chartres. Ils traversent alors Noyal-Chatillon et emprunte cette D82, soit pour aller directement à Rennes, soit pour tourner à la Croix Fleurie et rejoindre la Porte de Bréquigny par une petite route communale.

Les riverains de ce carrefour de la Croix Fleurie n’en peuvent plus. Non seulement près de 7.000 véhicules passent tous les jours en direction de Rennes, mais 860 tournent à gauche sur la petite route dite du Vallon. « C’est une route communale, pas large, où on ne se croise pas vraiment », décrit Bénédicte Clermont. Cette riveraine, qui aimerait utiliser la « belle » piste cyclable qui passe ici est dissuadée par la circulation. « J’habite là depuis toujours, j’ai traversé cette route quand j’étais collégienne, aujourd’hui, c’est impossible », regrette la riveraine.

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Le Maire de Noyal-Chatillon sur Seiche constate aussi que les automobilistes sont nombreux à être détournés par la petite route communale. « 400 le matin aux heures de pointe, c’est en continu. Les habitants ont du mal parfois à sortir de chez eux aux heures de pointe », déplore Sébastien Guéret, qui a alerté plusieurs fois Rennes Métropole. Les habitants eux ont mené plusieurs actions, comme le 11 juin et le 6 juillet.

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Du côté de Rennes Métropole, Philippe Thébault, vice-président en charge de la voirie, explique qu’une « étude globalisée sur le quart sud de la Métropole » a été effectuée depuis plusieurs mois. Désormais, une concertation avec les habitants de Noyal-Chatillon va être lancée en septembre avec un cabinet spécialisé. À l’issue de réunions à l’automne, plusieurs solutions possibles seront envisagées, mais rien ne sera décidé avant les Élections Municipales de mars 2026.

Réduction de la vitesse, terre-plein central, dos d’âne, passage piéton, sens interdit, aménagement sécurisé, éclairage, sens unique, beaucoup de solutions sont envisageable. Mais attention prévient Philippe Thébault, « les solutions qu’on pense parfois faciles, (…) c’est un report qui se fait sur un autre shunt, qui n’était absolument pas utilisé ».