l’essentiel
Après une dernière journée de mercato assez calme lundi, le TFC a bouclé son été avec cinq recrues et sans perdre de joueur majeur. La vente historique de Jaydee Canvot a donné une marge de manœuvre au club, décrypte son ancien milieu de terrain Julien Cardy, qui dresse le bilan de cette période de transferts.
Quel est votre regard sur les cinq recrues toulousaines ?
Ce sont des joueurs assez méconnus, mais on commence à en avoir l’habitude depuis plusieurs années, et le constat, c’est que le TFC a souvent fait bonne pioche. Il est encore tôt pour juger. Mais les cinq recrues sont très jeunes, et plusieurs cadres joueurs expérimentés sont partis : Sierro, Suazo, Aboukhlal, King… Cela fait des manques, notamment au niveau offensif, où l’on peut penser que c’est assez léger. Pour l’instant, Frank Magri a prouvé qu’il avait sa place, il a marqué un doublé contre Brest. Là encore, il faudra voir s’il saisit sa chance. J’attends de voir ce que donne Hidalgo. De ce qu’on a vu, il a cette niaque, la grinta argentine. Je pense que les supporters vont adhérer à ce type d’attaquant.
Vignolo est encore plus jeune (18 ans), je pense qu’il vient en complément. Au milieu, Sierro est parti. Il ne faisait pas l’unanimité, mais c’était le capitaine, un joueur influent quoi qu’on en dise. Il reste Casseres, qui pour moi est l’homme fort de l’effectif. On a encore peu de recul sur Mario Sauer, un jeune joueur, au début de sa carrière. On voit qu’il a du ballon, qu’il est dans l’esprit, mais qu’il doit encore s’aguerrir. On m’a dit beaucoup de bien d’Abu Francis, un joueur très dynamique, très agressif, qui adore gratter des ballons.
Est-ce que l’effectif vous semble assez fourni quantitativement ? Il y a eu beaucoup de recrues en attaque, mais aucune en défense, par exemple.
On pouvait se dire que le départ de Suazo, qui est quand même international, serait compensé. Mais quand on voit les performances de Dayann Methalie… J’espère qu’il va rester dans cette forme-là et qu’il va saisir sa chance. Parce que ce qu’il a montré jusqu’ici, c’est très prometteur. C’est aussi un joueur qui peut jouer dans l’axe, il couvre plusieurs postes.
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Ensuite, je pense que cela fait partie de la politique du club de s’appuyer sur un effectif qui n’est pas pléthorique. Ça peut être à double tranchant, en permettant aux joueurs qui en font partie de sentir qu’ils ont leur place, qu’ils ont un rôle à jouer, mais il faut espérer qu’il n’y ait pas trop de pépins physiques au niveau des plus suivants. L’aspect financier entre aussi en ligne de compte. Avec les ventes qui ont été faites, le club doit être relativement serein par rapport aux droits TV.
La bonne nouvelle du mercato, c’est surtout que le TFC a réussi à conserver ses cadres ?
La vente record de Jaydee Canvot a vraisemblablement permis au club de se protéger et de ne pas lâcher d’autres joueurs majeurs, comme Cresswell, Restes, Gboho… Je pense que Carles Martinez Novell a soufflé lundi soir. Il a une ossature sur laquelle s’appuyer ; il y a eu du mouvement, mais pas de chamboulement massif.
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Le fait de conserver cette ossature va-t-il lui permettre, selon vous, d’initier une progression dans cette équipe ?
Il conserve effectivement une colonne vertébrale importante. On n’a pas encore mentionné Nicolaisen, qui est très important dans le vestiaire. Et oui, c’est toujours mieux d’avoir de la continuité dans un club. C’est ce qui est le plus rare et le plus compliqué à obtenir. Quoi qu’il en soit, tu es forcément dépendant des résultats, et la chose la plus précieuse, c’est d’avoir du temps. Sauf qu’en football, tu en as rarement. Ce qui est intéressant au TFC, c’est qu’on a un entraîneur qui entame sa troisième saison, qui a dû faire face à beaucoup de changements lors de sa première année sur le banc et qui a pris le temps de tout mettre en place, avec des idées très intéressantes au niveau du jeu.
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Il y a de la continuité, mais d’un autre côté, le club fonctionne en faisant venir des inconnus pour les revendre plus cher ; c’est ce qui fait vivre le club, le pérennise, mais cela rend le palier entre la dixième place et les places européennes difficile à passer. Il faudra voir ce qu’amène Olivier Cloarec qui, je pense, n’est pas quelqu’un qui va tout changer, parce qu’il y a de très belles choses qui avaient été mises en place par Damien Comolli, mais qui peut peut-être amener quelque chose en plus et permettre au club d’être plus compétitif.