Fin de parcours pour Peter Hebblethwaite, qui s’était illustré en mars 2022 avec le licenciement brutal de 800 marins, et leur remplacement par des travailleurs payés en deçà du salaire minimum britannique, pour sauver l’entreprise d’une mauvaise passe.

Le «patron le plus détesté du Royaume-Uni» démissionne. Connu pour avoir licencié massivement 800 personnes en 2022 alors qu’il était à la tête de P&O Ferries, Peter Hebblethwaite, élu «pire patron du monde» cette année-là, a annoncé le 29 août sa démission.

En mars 2022, alors que P&O Ferries était en difficulté financière après la pandémie de Covid-19, Peter Hebblethwaite, alors directeur général de l’entreprise de transport maritime, avait tranché en faveur du remplacement de 800 marins par des travailleurs externes, payés en deçà du salaire minimum britannique. Pour couronner le tout, l’équipe dirigeante avait enfreint la loi en se passant de négociations syndicales obligatoires, et en annonçant parfois par vidéo préenregistrée la nouvelle aux licenciés.


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Désireux de «consacrer plus de temps à sa famille»

De quoi provoquer un tollé outre-Manche à l’époque. Le ministre des Transports Grant Shapps avait même appelé Peter Hebblethwaite à démissionner et à ré-embaucher les 800 employés limogés, ce que le directeur général de P&O avait refusé. Cette décision avait aussi valu au patron de la compagnie de ferries un passage en commission parlementaire et des enquêtes civiles et pénales. En 2022, il était arrivé en tête du classement des «pires patrons du monde», devant Jeff Bezos (Amazon) et Alan Joyce (Quantas), en marge du Congrès de la Confédération syndicale internationale (CSI).

Désireux de «consacrer plus de temps à sa famille», Peter Hebblethwaite quitte donc P&O Ferries trois ans après cette polémique. L’entreprise le remercie dans un communiqué pour «sa contribution en tant que directeur général au cours des quatre dernières années». Durant sa dernière année en poste, interrogé sur le scandale de 2022, il avait avoué «qu’il ne prendrait pas la même décision si c’était à refaire» et avait même ajouté «qu’il n’aurait pas pu vivre en étant payé 4,87 livres de l’heure (5,59 euros, NDLR) comme l’étaient payés certains marins à l’époque», comme le rapporte la BBC.