L’énigme du chapeau porté par Élisabeth II lors de l’ouverture du Parlement le 21 juin 2017 est enfin résolue ! L’arrivée de la souveraine arborant un couvre-chef aux motifs jaunes sur fond bleu, similaire aux couleurs du drapeau européen, avait fait couler beaucoup d’encre à l’époque. En effet, un an auparavant, une majorité de Britanniques avait voté pour quitter l’Union européenne. La neutralité habituelle de la souveraine n’avait pas fait défaut pendant la campagne référendaire, jusqu’à ce jour du discours du trône. Il s’agissait du premier rédigé par son nouveau Premier ministre, Theresa May, en charge de la mise en place des modalités du Brexit. À l’issue de cette journée, certains analystes n’hésitaient pas à tirer la conclusion suivante : la reine était contre la sortie de son royaume de l’Europe.

La reine Élisabeth II et le prince Charles lors de la cérémonie d'ouverture du parlement, le 21 juin 2017.La reine Élisabeth II et le prince Charles lors de la cérémonie d’ouverture du parlement, le 21 juin 2017. ©Court Carl/PA Photos/ABACA

Mais le doute persistait. Quelques mois plus tôt, The Sun titrait :  » La reine soutient le Brexit « . L’article en page intérieure se basait sur une confidence royale, relayée par Nick Clegg, alors vice-Premier ministre de David Cameron. Ce dernier avait entendu la reine dire :  » Je ne comprends pas l’Europe…  » Entre le chapeau aux couleurs de l’U.E. et le titre du Sun, le flou était total, jusqu’à la parution d’une série d’extraits du livre de Valentine Low, Power and the Palace: The Inside Story of the Monarchy and 10 Downing Street (Pouvoir et Palais : l’histoire secrète de la monarchie et du 10 Downing Street), qui paraîtra le 10 septembre au Royaume-Uni.

Des confidences inédites 

L’auteur affirme qu’un ministre de haut rang a échangé avec la reine trois mois avant le référendum. Ce dernier rapporte qu’Élisabeth II aurait déclaré :  » Nous ne devrions pas quitter l’Union européenne. Mieux vaut rester avec le diable que l’on connaît.  » Valentine Low écrit également que :  » Même si elle lisait dans les journaux des articles sur la bureaucratie bruxelloise et trouvait cela ridicule, elle considérait fondamentalement l’U.E. comme un élément du règlement d’après-guerre, marquant une ère de coopération après les deux conflits mondiaux.  » Interrogé par l’écrivain, l’ancien Premier ministre David Cameron confirme : « On sentait toujours que, comme sur la plupart des sujets, elle pensait que la coopération européenne était nécessaire et importante, mais les institutions de l’UE peuvent parfois être exaspérantes. « 

Élisabeth II et le Premier ministre David Cameron et son épouse Samantha dans les escaliers du 10 Downing Street, en 2011.Élisabeth II et le Premier ministre David Cameron et son épouse Samantha dans les escaliers du 10 Downing Street, en 2011. © Rousseau Stefan/PA Photos/ABACA

Cette révélation est suivie par d’autres, plus cocasses, comme la volonté presque inébranlable de Boris Johnson de rencontrer la reine, alors qu’il présentait tous les signes de la Covid, ou encore, lorsqu’Élisabeth II demanda, à la fin d’un dîner d’État avec le président américain, à l’ancien chancelier de l’Échiquier George Osborne :  » Voulez-vous dire au président Obama qu’il est l’heure d’aller se coucher ?  » Vivement la suite…

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