Il est celui par qui le scandale est arrivé. Quatre ans après les faits, dans la tête de Christophe Annunziata, une phrase n’en finit pas de résonner : « Julien passe menotté dans la cour de l’Évêché. »
Entendu ce mardi par la cour criminelle départementale des Bouches-du-Rhône dans le cadre du procès de Julien Palisca, ancien policier de la brigade des mineurs de Marseille accusé de viol sur deux enfants philippins, ce témoin clé a remonté le fil de ses soupçons mais aussi des obstacles dressés sur son passage par une hiérarchie frileuse, selon lui.
Arrivés en 2018 à la brigade, Christophe Annunziata et Julien Palisca étaient rapidement devenus inséparables. « On nous appelait Tic et Tac », raconte le « lanceur d’alerte », dressant le portrait de l’accusé, un homme « jovial, solaire qui parlait beaucoup de son association humanitaire ». Assis aux côtés de son avocate, Julien Palisca, voûté sur sa chaise de bureau, garde les yeux baissés durant le témoignage de celui par qui le scandale est arrivé. La veille, il avait reconnu l’ensemble des faits. À contre-courant, ses autres collègues ont pourtant décrit un fonctionnaire de police au-dessus de tout soupçon.
« Sur le papier, il avait le profil…