Par

Valentin Lebossé

Publié le

18 avr. 2025 à 12h28

Cadences effrénées, risques accrus, reconnaissance insuffisante… « Au bout d’un moment, on a envie de dire merde », confie sous couvert d’anonymat un officier de gendarmerie, sur le point de démissionner après 13 années de service. À l’instar de ce gendarme qui témoigne dans un reportage diffusé sur France 2, dans le JT de 20h du 17 avril 2025, ils sont de plus en plus nombreux à quitter l’institution.

Malaise dans les rangs, polémique sur les chiffres

En septembre 2024, Enquêtes d’actu révélait l’existence de « GIE : Côté démission », un groupe Facebook privé où les gendarmes peuvent exprimer librement leur mal-être au travail et partager des conseils pour se reconvertir. Nos confrères du service public ont à leur tour eu accès à ce groupe créé en janvier 2024, et qui compte aujourd’hui 26 000 inscrits. L’équivalent d’un quart des effectifs d’active de la gendarmerie (environ 100 000 personnes).

Outre les témoignages de militaires ayant raccroché le képi ou sur le point de le faire, l’enquête de France 2 montre des photos et vidéos de logements de fonction délabrés, maculés de moisissures. Autant de facteurs de mécontentement qui peuvent pousser à claquer la porte.

La gendarmerie a enregistré 5 672 départs définitifs (hors retraite) en 2023, 34 % de plus en quatre ans, selon des chiffres présentés dans une note de la Cour des comptes d’avril 2024. Si elle admet une hausse des départs, la direction générale de la gendarmerie nationale (DGGN) refuse de parler d’hémorragie.

L’institution pointe des évolutions « générationnelles », auxquelles elle tente de répondre par des mesures destinées à fidéliser ses personnels (emploi du conjoint facilité, hausse des rémunérations).

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La gendarmerie insiste également sur sa capacité à remplir ses objectifs de recrutement. Au risque, selon diverses sources de notre enquête, d’une saturation des écoles de gendarmerie et d’une baisse de la qualité de recrutement.

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