L’Inde mise sur le soutien de l’Allemagne pour renforcer ses liens avec l’Union européenne et accélérer les discussions commerciales, a déclaré mercredi le ministre indien des Affaires étrangères, Subrahmanyam Jaishankar, tout en appelant à doubler les échanges bilatéraux avec Berlin.

Jaishankar a rencontré son homologue allemand, Johann Wadephul, actuellement en visite de deux jours en Inde, à New Delhi. Les deux ministres ont ensuite plaidé pour une augmentation des échanges commerciaux bilatéraux, notamment dans les secteurs de la défense et de la sécurité.

« Nous comptons sur votre soutien pour approfondir notre relation avec l’Union européenne et accélérer la négociation de l’accord de libre-échange », a déclaré Jaishankar à Wadephul au début de leurs discussions, faisant référence à un accord de libre-échange (FTA).

Les négociations commerciales entre l’Inde et l’UE, qui ont repris en 2021 après huit ans d’interruption, se heurtent à des obstacles. L’UE souhaite réduire les taxes à l’importation sur les voitures et les produits laitiers, tout en exigeant des normes plus strictes sur le climat et le travail concernant les produits indiens.

L’Inde, de son côté, cherche à protéger ses agriculteurs locaux, éviter des règles écologiques trop contraignantes et conserver le contrôle sur les litiges juridiques.

Alors que Jaishankar a affirmé devant la presse, à l’issue de la réunion de mercredi, que l’Inde souhaitait une « conclusion décisive » du FTA dans les prochains jours, le ministre allemand a estimé que l’accord pourrait être conclu dans les prochains mois.

« Si d’autres érigent des barrières commerciales, nous devrions répondre en les abaissant », a déclaré Wadephul.

Le ministre indien du Commerce, Piyush Goyal, avait indiqué mardi que des discussions étaient en cours entre responsables commerciaux à Bruxelles.

La visite de Wadephul intervient quelques jours après que les États-Unis ont doublé leurs droits de douane sur les produits indiens, imposant une taxe supplémentaire punitive de 25 % sur les achats indiens de pétrole russe. Cette mesure, considérée par Washington comme un financement de l’effort de guerre de Moscou en Ukraine, s’ajoute au premier tarif de 25 % annoncé en juillet.

L’Inde a vivement critiqué tant les États-Unis que l’UE, estimant être injustement ciblée au sujet de ses achats de pétrole russe, alors que ces deux partenaires continuent également de commercer de manière étendue avec Moscou, en dépit de la guerre en Ukraine.