Le box-office français qui affichait une belle santé en comparaison de ses voisins depuis trois ans, marque le pas depuis le début de l’année. Et, cet été, ça ne s’est pas vraiment arrangé avec des performances moyennes des blockbusters étasuniens et… au mois de juillet, la fréquentation n’a pas dépassé 14,8 millions d’entrées.
L’été a été chaud pour le cinéma en France : alors qu’on aurait pu penser que son confort climatisé et son affiche diversifiée (et, quoi qu’en disent ceux qui n’y vont plus, de qualité, pour peu qu’on ait l’œil) auraient attiré les foules ébouillantées par les températures caniculaires, l’ambiance est à la tiédeur.
Après trois années de très bons chiffres post-Covid 19, la fréquentation des salles obscures en France marque le pas depuis le mois de janvier : sur les sept premiers mois, l’affluence a baissé de 13,6 % par rapport à l’année dernière, avec 89,5 millions d’entrées contre 103,6 millions en 2024. La chute a été particulièrement forte en mai et juin, malgré la Fête du cinéma, sans doute en raison de l’absence de films « locomotives » comme l’an dernier Le comte de Monte-Cristo, Vice-Versa 2 et Un p’tit truc en plus.
Les blockbusters US en moyenne forme
Au mois de juillet, si l’on en croit le CNC (Centre national du cinéma et de l’image) la fréquentation n’a pas dépassé 14,8 millions d’entrées, soit une baisse de 17,3 % par rapport au même mois de 2024 (17,9 millions) et tout porte à croire que les chiffres du mois d’août – pas encore arrêtés – ne seront guère plus fameux.
Les grosses productions américaines étaient pourtant en nombre cet été mais elles ont relativement sous-performé : Jurassic World : Renaissance (3 millions d’entrées), Dragons (plus de 2,5 millions), F1 le film (3 millions), Les Bad guys 2 (2 millions), Les Schtroumpfs (1,5 million), Superman (1,5 million), Les 4 Fantastiques (1,5 million), Elio (1,2 million)… autant de films dont on pouvait espérer mieux ; au moins le double pour le réussi Superman, qui a sans doute pâti de la piètre image actuelle des Etats-Unis (où le film de James Gunn a par contre bien marché) et pour Elio, la dernière production Pixa qui relève presque de la cata industrielle alors que le film est délicieux.
Mais c’est le cinéma français qui bouillonne véritablement : les très grosses productions 13 jours, 13 nuits, signée Martin Bourboulon, le réalisateur des Trois mousquetaires (27,4 millions d’euros de budget, 500 000 entrées), Le grand déplacement, la comédie spatiale de Jean-Pascal Zadi (17,1 millions d’euros, 130 000 entrées) et surtout la nouvelle version de Dracula signée Luc Besson (45 millions d’euros, 550 000 entrées pour l’heure) s’avèrent… de très grosses déceptions !
Plus gros succès français (surprise) en août : la modeste comédie familiale avec Maxime Gasteuil et Gérard Jugnot, Y’a pas de réseau (budget : 7,7 millions d’euros), devrait dépasser les 550 000 entrées. Sorti en juillet, le dernier Quentin Dupieux, L’accident de piano (8,6 millions d’euros) ne s’en sort pas trop mal non plus avec 380 000 entrées.
De gros espoirs en fin d’année
Bref, ce n’est pas vraiment la joie dans les salles qui maintenant que la température baisse, peuvent toutefois parier sur un regain de goût du public pour les sorties « indoor ».
Mais la fréquentation devrait surtout repartir à la hausse grâce à une fin d’année riche en sorties à fort potentiel : Regarde, le drame poignant avec les stars populaires Audrey Fleurot et Dany Boon (17 septembre) ; Une bataille après l’autre, le nouveau Paul Thomas Anderson avec Leonardo DiCaprio (24 septembre) ; Classe moyenne, savoureux jeu de massacre avec Laurent Laffite, Elodie Bouchez, Laure Calamy et Ramzy Bedia (24 septembre) ; Un simple accident, de Jafar Panahi, Palme d’or 2025 (1er octobre) ; Nouvelle vague, merveille de comédie cinéphile racontant le tournage d’À bout de souffle (8 octobre) ; le blockbuster de science-fiction Tron 3 (8 octobre) ; Chien 51, de Cédric Jimenez, adaptation du roman d’anticipation de Laurent Gaudé (15 octobre), Kaamelott 2 (22 octobre) ; Deliver Me From Nowhere, de Scott Cooper, le biopic consacré à Bruce Springsteen (22 octobre) ; La femme la plus riche du monde, inspiré de l’histoire de Liliane Bettencourt, avec Isabelle Huppert (29 octobre) ; L’étranger, l’adaptation de Camus par Ozon (29 octobre) ; la nouvelle version de Running man réalisé par le virtuose Edgar Wright (5 novembre)… On en passe mais on n’oublie pas Avatar 3 (le 17 décembre), qui fera un parfait cadeau de Noël pour les salles obscures de par le monde !