Rebelote. Au mois de septembre à Rennes, c’est toujours la même chose. L’activité culturelle démarre sur les chapeaux de roues de vélo tellement les propositions aussi éclectiques qu’alléchantes s’enchaînent à un rythme effréné (voir notre alteragenda du mois, NDLR). Ajoutez-y une rentrée sociale prometteuse, et vos journées seront bien remplies. Vitamine C en intraveineuse à prévoir ! Petite nouveauté cette année à noter cependant, la première édition du festival Poing Plume qui se tiendra à la mi-septembre chez Grabuge, quartier Courrouze.
Entretien avec Nora, membre de l’association BZZBILLE qui co-organise le festival avec l’association Dida
Alter1fo : Bonjour Nora, pouvez-vous nous présenter le festival Poing Plume ?
Nora : C’est la toute première édition du festival, qui se déroulera sur tout un week-end du vendredi 12 septembre au dimanche soir, chez Grabuge dans les Halles en commun, à La Courrouze. La programmation est pluridisciplinaire, artistique et culturelle, avec pour thématique principale l’exil.
On pourra découvrir des expositions photographiques, des spectacles, des concerts, des projections de documentaires et de films, des tables rondes, des rencontres.
Le festival a aussi et surtout une dimension militante…
Oui, tout à fait. En plus de la programmation culturelle, un village associatif sera présent le samedi et le dimanche après-midi, avec environ huit associations et collectifs comme La Cimade, Dida, Bienvenue, Utopia 56, etc. L’objectif est ici de permettre aux personnes de rencontrer ces structures et, pourquoi pas, leur donner envie de s’engager dans le bénévolat sur le long terme.
Alors que la rentrée rennaise est souvent bien chargée, pourquoi avoir créé ce festival ?
Plusieurs raisons nous ont poussés à sauter le pas. D’abord, l’envie d’organiser un événement qui nous ressemble. Ensuite, le besoin de sensibiliser à des causes peu visibles à Rennes, comme l’exil.
Malgré le fait qu’il existe actuellement beaucoup de campements d’infortune, à Maurepas, La Touche… et que des enfants vivent dans une très grande précarité, on en parle finalement très peu. Ce festival est là créer du lien entre les habitant·es, les personnes exilées, les artistes et les associations.
Baisse des subventions, hausse des coûts d’énergie… De plus en plus de festivals sont en difficulté financière. Un peu à contre-courant, vous choisissez pourtant un tarif à prix libre à partir de 1 euro. Pouvez-vous nous en dire plus ?
C’est un choix militant. Laisser l’entrée à prix libre permet à chacune et chacun de participer, même avec peu de moyens. Les recettes serviront à financer les consommations et les activités pour les personnes exilées accompagnées par l’association D’ici et d’ailleurs. Grabuge nous aide à inviter les artistes, et nous avons aussi quelques subventions, notamment auprès de la ville. L’idée est de rendre le festival accessible au plus grand nombre.
Celui-ci est-il pensé comme un événement ponctuel ou récurrent ?
On aimerait vraiment le refaire chaque année, avec des thématiques différentes. Cela dépendra de notre capacité à mobiliser des bénévoles. En tout cas, on ne manque pas d’idées : l’environnement, la Palestine, les océans… Ce festival pourrait devenir un lieu de convergence des luttes et de réflexion collective, qui sait !
Quel serait selon vous le moment à ne pas manquer au cours du festival s’il ne devait y en avoir qu’un ?
Il m’est difficile de choisir, mais je recommande vivement la projection du samedi après-midi : un documentaire suivi d’une table-ronde avec une avocate spécialisée en droit des mineurs non accompagnés, et le collectif Utopia 56. Ce sera un moment fort. Et en clôture, le spectacle de la famille Walili le dimanche soir, un vrai coup de cœur.
VENDREDI 12 Septembre
17h30 : Ouverture, vernissage d’expositions de Julie Chevrel, Mehdi Boukebeur et Mor Talla Mane et création de fresque par Father Fucker
18h : Atelier initiation graffiti par Tom Nelson – Initiation DJ avec Alice et DOug
21h : Soirée Didanse avec l’association Dida, animée par Alice et Doug – DJ Set
00h45 : Fermeture
SAMEDI 13 Septembre
14h : Ouverture du Festival – Village associatif, manège Le Grand Zéro par la Famille Walili, Vide-dressing solidaire, expositions
16h : Projection « Pays de Papiers » de Marion Boé – Table ronde animée par Utopia 56
20h30 : Concert DFRAK (La Famille Walili)
22h30 : DJ Set – Le Saint
00h45 : Fermeture
DIMANCHE 14 Septembre
14h : Ouverture du Festival – Village associatif, manège Le Grand Zéro par la Famille Walili, Vide-dressing solidaire, expositions
15h : Jeu/débat : Parcours de migrant, avec la Cimade
16h : Séance jeune public : projection de MNA, de Romaine Champalaune, et de deux courts-métrages d’animation + échange
18h : Spectacle : Pas à pas (la Famille Walilia)
20h : Clôture du festival
Billetterie à prix libre : Billetterie en ligne ici !
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