L’École inclusive, qui s’efforce d’offrir à
chaque élève un parcours adapté à ses besoins, marque un tournant
dans le système éducatif français. À la rentrée
2023, près de 436.000 élèves en situation de
handicap ont franchi les portes des écoles et collèges,
épaulés par plus de 132.000 accompagnants. Mais
au-delà des chiffres, c’est une transformation en profondeur qui
s’opère, ainsi que l’a partagé le site du ministère de l’Éducation
nationale.
L’Acte II de l’École inclusive, lancé en avril 2023 lors de la
Conférence nationale du handicap, a établi douze
mesures ambitieuses. Leur objectif ? Redéfinir la
scolarisation des élèves à besoins particuliers. Ces
derniers entendent ainsi fluidifier leur parcours, renforcer les
liens entre l’éducation nationale et le médico-social, améliorer
l’accompagnement des familles et offrir aux
enseignants des outils et formations adaptés.
Plusieurs mesures pour faciliter l’accès à l’éducation
des enfants en situation de handicap
Parmi les premières avancées de la rentrée, le gouvernement a
relevé la création de milliers de postes
supplémentaires pour les accompagnants et l’ouverture
d’unités spécialisées pour les enfants autistes ou présentant des
troubles du neurodéveloppement. Le projet personnalisé de
scolarisation, véritable boussole pour orienter chaque
élève, est peaufiné par des équipes dédiées qui assurent
un suivi attentif et régulier.
Dans le détail, pour demander une aide humaine dans le cadre de
la scolarisation d’un enfant en situation de
handicap, les parents doivent, au moment de l’élaboration
du projet personnalisé de scolarisation (PPS),
remplir le Geva-Sco, un guide d’évaluation des besoins. Ce dossier
est ensuite transmis à la MDPH (Maison départementale des personnes
handicapées), qui évalue la demande et la soumet à la CDAPH
(Commission des droits et de l’autonomie des personnes
handicapées).
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Plusieurs étapes pour obtenir l’aide d’un accompagnant des élèves
en situation de handicap
Une démarche assurée par les parents pour obtenir
l’aide d’un accompagnant des élèves en situation de
handicap
Si la commission valide la demande, elle attribue une aide
humaine, qu’elle soit individualisée ou mutualisée, en précisant
les tâches et le nombre d’heures. Cette aide est ensuite
assurée par un AESH (Accompagnant des élèves en
situation de handicap), recruté par le rectorat et affecté à un
Pial (Pôle inclusif d’accompagnement localisé), après avoir suivi
une formation spécifique de 60 heures. À noter que
la présence d’une aide humaine ne peut être une condition à
l’inscription
de l’élève dans un établissement scolaire.
Les AESH interviennent dans les écoles publiques ou
privées sous contrat, de la maternelle au lycée, et dans
divers contextes : scolaire et périscolaire. Leur aide peut prendre
différentes formes. Elle peut être individualisée, c’est-à-dire
dédiée à un seul élève, ou mutualisée, où l’accompagnant s’occupe
de plusieurs élèves ne nécessitant pas une attention
continue. Ils peuvent également intervenir de manière
collective dans les dispositifs ULIS (Unité localisée pour
l’inclusion scolaire) en soutenant l’enseignant
coordonnateur.
Des missions très précises qui rythment le quotidien de
l’accompagnant des élèves en situation de handicap
Le rôle des AESH est principalement d’assurer un soutien
logistique et humain à l’élève. Cela inclut l’aide aux
déplacements, l’installation en classe, l’utilisation de matériel
et la facilitation de la communication entre l’élève et ses
camarades ou enseignants. Ils participent aussi aux sorties
scolaires et veillent à l’accompagnement dans les actes
quotidiens, tout en étant impliqués dans la mise en œuvre et le
suivi des PPS. Toutefois, ils n’ont pas vocation à se substituer
aux enseignants ou aux professionnels de santé, et leur
intervention se limite aux cadres scolaire et
périscolaire, sans implication à domicile.
À la rentrée 2023, la rémunération des AESH a pris un nouveau
tournant, avec une revalorisation allant de 11 % à 14
%. La nouvelle grille indiciaire, mise en place en
septembre, a permis
aux accompagnants d’élèves handicapés de bénéficier d’une
augmentation progressive de leur salaire en fonction de leur
expérience. En outre, une indemnité annuelle de 1.529 euros
bruts a été instaurée pour valoriser leur travail, et un
bonus supplémentaire a été accordé aux AESH référents.
Quel salaire perçu par l’accompagnant
des élèves en situation de handicap ?
Un AESH voit sa rémunération évoluer en fonction de son échelon
et de son ancienneté. Comme l’explique le
site du Ministère de l’Éducation nationale, à l’échelon 1, le
salaire brut mensuel est de 1.826 euros, ce qui correspond à
environ 1.475 euros nets. En ajoutant l’indemnité de fonction de
1.529 euros bruts annuels, la rémunération nette atteint
1.578 euros par mois.
Un AESH à l’échelon 5 perçoit un salaire brut de 1.944 euros,
soit approximativement 1.571 euros nets pour un temps plein. Avec
l’indemnité de fonction, la rémunération nette mensuelle s’élève à
1.674 euros. Enfin, pour un accompagnant à l’échelon
11, le salaire brut est de 2.240 euros, pour un net
mensuel de 1.809 euros. En y ajoutant l’indemnité, la rémunération
totale atteint 1.912 euros nets par mois.
Il faut toutefois noter qu’un AESH est obligée de
travailler à 62% et n’est donc pas sur un barème de 35h
par semaines. En réalité, un AESH touche plutôt une
rémunération autour des 900 à 1000 euros par mois.
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Un
salaire qui varie selon l’ancienneté pour l’AESH
En janvier 2024, une nouvelle hausse des indices a encore
amélioré leur rémunération. Le remboursement des frais de
transport a également été revu à la hausse, tandis qu’une
prime exceptionnelle de 500 euros bruts a été
versée à l’automne pour soutenir leur pouvoir d’achat.
Par ailleurs, les AESH peuvent désormais obtenir un
CDI après seulement trois ans d’expérience, contre six
auparavant, leur offrant ainsi une stabilité professionnelle plus
rapide. Ces revalorisations et changements ont marqué une
reconnaissance de leur rôle dans l’inclusion scolaire.