Les représentants des entreprises de taille intermédiaire (ETI) françaises et allemandes lancent mercredi un appel pour qu’elles soient mieux reconnues, en estimant qu’elles devraient être «la colonne vertébrale» des politiques économiques européennes.

«Malgré un marché intérieur riche de 450 millions de consommateurs, jamais l’Europe n’a été aussi gravement menacée de désindustrialisation, de marginalisation économique et, à terme, de dislocation. Face à ce risque, la question n’est plus de savoir si le couple franco-allemand doit réagir, mais comment», écrivent dans un communiqué commun Frédéric Coirier et Philippe d’Ornano, co-présidents du METI (Mouvement des ETI) et Christoph Ahlhaus, président du BVMW.


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«La réponse, selon nous, tient en un mot : “Mittelstand”», écrivent ces responsables dans ce qu’ils nomment «l’Appel de Paris». Le Mittelstand, concept allemand désignant les entreprises industrielles de taille intermédiaire, souvent familiales et exportatrices, en comprend 40.000 en Europe, «assurant la prospérité des villes moyennes comme des zones rurales», mais n’étant «ni reconnu, ni placé au coeur des politiques économiques, alors qu’il devrait en être la colonne vertébrale», estiment les signataires.

Dans la foulée du Conseil des ministres franco-allemand qui s’est tenu la semaine dernière, «le couple franco-allemand doit faire de ce Mittelstand un pilier de la stratégie industrielle du continent», poursuivent-ils. Ils proposent différents axes d’action pour cela : reconnaissance d’une catégorie baptisée «large midcaps» jusqu’à 5.000 salariés, simplification réglementaire, convergence fiscale et sociale franco-allemande, alignement des prix de l’énergie, priorité au «Produire en Europe», suppression des droits de transmission et de succession sur les actifs productifs et mise en place d’un bouclier anti-dumping.

Ces mesures «répondent à un risque imminent» et «constituent une feuille de route pragmatique pour redonner à l’Europe son indépendance et aux Européens, grâce à la prospérité, la fierté d’être ensemble», concluent ces responsables, indiquant qu’ils porteront cet appel devant les autorités de leurs deux pays, et européennes. En France, une ETI est définie comme une entreprise ayant entre 250 et 4.999 salariés, et un chiffre d’affaires n’excédant pas 1,5 milliard d’euros ou un total de bilan n’excédant pas 2 milliards d’euros.