L’épouse de l’institutrice qui s’est suicidée dans le Cantal revient ce mercredi 3 septembre, auprès de France 2, sur les menaces reçues par sa femme et dénonce l’inaction de « sa hiérarchie ».

France 2 JT 20 H

L’épouse de l’institutrice qui s’est suicidée dans le Cantal revient ce mercredi 3 septembre, auprès de France 2, sur les menaces reçues par sa femme et dénonce l’inaction de « sa hiérarchie ».

FAITS DIVERS – Caroline Grandjean, institutrice de 42 ans, harcelée par un corbeau en raison de son homosexualité, a été retrouvée morte le jour de la rentrée scolaire. Dans le JT de 20 H de France 2, son épouse, Christine Paccoud revient ce mercredi 3 septembre sur les menaces reçues par sa femme et dénonce l’inaction de « sa hiérarchie ».

Celle qui était mariée depuis dix ans à la directrice de l’école de Moussages, dans le Cantal, raconte à nos confrères les injures homophobes à l’encontre de Caroline Grandjean. « Ça a commencé par “sale gouine” »  en 2023 et des inscriptions « gouine = pédophile », déplore-t-elle, sans pouvoir masquer son émotion, ni retenir ses larmes.

Durant l’année scolaire 2023-2024, Caroline Grandjean avait retrouvé des tags et une lettre anonyme avec menaces de mort concernant son orientation sexuelle. Elle avait été alors arrêtée temporairement par son médecin avant de reprendre son activité. Depuis fin avril, elle était de nouveau en arrêt de travail, selon le rectorat de Clermont-Ferrand.

« La hiérarchie n’a pas compris »

Une enquête avait été ouverte à l’époque par le parquet mais celle-ci « n’avait pas permis d’identifier les auteurs » et avait été classée en mars 2025 « en l’absence de nouveaux faits », a expliqué Sandrine Delorme, procureure de la République d’Aurillac.

« La hiérarchie n’a pas compris la souffrance de Caroline », dénonce Christine Paccoud, qui affirme que la menace ne venait pas des élèves ou de l’école, mais « de l’extérieur ». Celle qui s’est « battue pour que Caroline ne retourne » pas à l’école souhaite qu’« elle ne souhaite pas morte pour rien ».

À la demande de sa compagne, Christophe Tardieux, proche de Caroline Grandjean, a témoigné ce mercredi soir dans C à vous sur France 5 : « Elle avait évoqué plusieurs fois le fait que l’Éducation nationale était en train de la tuer ». L’artiste de l’ouvrage Cas d’école dans lequel il relate l’expérience de l’enseignante, également enseignant, poursuit : « Tout le monde a pensé, que le jour de son suicide, elle adressait un message. »

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La disparition de la quadragénaire, le jour de la rentrée scolaire, a suscité un vif émoi auprès des communautés enseignante et homosexuelle.

Enquête administrative

Interrogée par l’AFP, l’Éducation nationale s’est dite « profondément touchée par le décès tragique » de la professeure et a annoncé l’activation mardi d’« une cellule d’écoute » dans la circonscription de son école. En soirée, le ministère a annoncé dans un communiqué avoir saisi l’Inspection générale de l’Éducation, du Sport et de la Recherche « pour réaliser une enquête administrative » portant sur « l’ensemble des faits et des procédures » ayant précédé le décès.

Sur Instagram, Julia Torlet, la porte-parole de SOS Homophobie, affirme que « l’Éducation nationale a du sang sur les mains » et que la « lesbophobie tue ».

« Caro, directrice d’école a décidé de mettre fin à ses jours ce lundi, jour de rentrée. (…) Nous sommes dévastés », écrit, de son côté, sur X le Syndicat des directrices et directeurs d’école.