Lundi, un scandale a secoué Nestlé : Laurent Freixe, son directeur général, a été licencié pour « une relation amoureuse non déclarée » avec une subordonnée, enfreignant le code de conduite de l’entreprise, selon un communiqué officiel. Cette affaire, comme celle d’Andy Byron, PDG d’Astronomer, « grillé » par une « kiss cam » à un concert de Coldplay, montre que l’amour au travail peut coûter cher, surtout en haut de l’échelle. Pourtant, le bureau reste un lieu privilégié pour les rencontres amoureuses. En France, « entre 10 et 14 % des Français ont rencontré leur conjoint au travail », selon plusieurs études, un chiffre logique quand on sait que l’on passe « 1.592 heures par an » au boulot, d’après le ministère du Travail.

Si ces histoires médiatisées se terminent mal, beaucoup de couples nés dans l’open space ou autour de la machine à café s’épanouissent durablement. Des lecteurs de 20 Minutes nous ont raconté comment ils ont trouvé l’amour au travail, prouvant que, malgré les risques, le bureau peut aussi être le théâtre de belles histoires.

30 ans d’amour au prix de deux carrières

C’est le cas de Pierre. « J’ai rencontré Nathalie début septembre 1994 et en tant qu’ingénieur confirmé, j’ai été chargé de son compagnonnage. Moins de trois mois après son arrivée, nous étions en couple et nous nous sommes mariés le 2 septembre 1995. » Après leur mariage, le couple heureux a poursuivi une carrière au sein de la même fonction publique « en veillant à ne plus avoir de relations hiérarchiques ». « En tant qu’adjoint à la directrice régionale, ma préférence de déjeuner avec Nathalie plutôt qu’avec la direction lors des réunions du Codir ont souvent étonné nos collègues. Aujourd’hui, nous fêtons nos 30 ans de mariage heureux en Polynésie. »

Pour Ludovic, son amour a tout de même connu des embûches à la différence de Pierre. « J’ai rencontré ma femme au travail et l’entreprise qui nous employait avait une politique très stricte en matière de relations intimes au travail. Il était très mal vu de se mettre en couple avec un/une collègue et strictement interdit si un lien hiérarchique existait, sous peine de licenciement », témoigne-t-il. « Ma femme était ma subalterne, j’étais son supérieur hiérarchique direct et nous avons dû garder secrète cette relation durant toute notre période dans cette société. Impossible de montrer quoi que ce soit ni de le dire, et nous limitions même nos sorties privées (resto, ciné…) ensemble au maximum, le risque qu’un collègue nous surprenne était trop grand. »

Des idylles secrètes

Ludovic et sa compagne avaient même mis en place toute une organisation pour garder le secret de leur idylle : arriver et partir à des moments différents, dans deux véhicules pour ne pas éveiller les soupçons par exemple. « J’ai fini par demander ma mutation dans une autre région, et ma femme a démissionné quelque temps plus tard (pour ne pas éveiller les soupçons) pour me rejoindre. L’entreprise par sa politique stricte et archaïque a perdu deux de ses éléments, notre amour perdure et ma femme est aujourd’hui la maman de notre fils. »

Mais pour Lou, l’amour avec un supérieur s’est mal terminé… « Je suis tombée raide dingue d’un collègue plus gradé que moi dans l’immobilier. Il était grande gueule et moi jeune », explique celle qui commençait son premier job à 23 ans tandis que son collègue avait la quarantaine. « Il faisait beaucoup de rentre-dedans, mais je pense que c’était un jeu pour lui. J’ai fini par craquer. Ça a duré un an à se fréquenter en douce quand les bureaux fermaient, c’était très excitant, mais j’en ai souffert parce que moi je prenais ça au sérieux, mais pas lui. »

Des doubles secrets

Pourtant, Lou n’a rien à envier à Clémentine… Elle, alternante, lui, chef de secteur, et une histoire bien traumatisante. « Ça a été le coup de foudre. Je sortais d’une relation difficile, j’avais 19 ans, mais peu m’importait, c’était lui. ». Clémentine se donne alors à fond pour avoir l’attention de son chef. Et ça marche. « Pour me féliciter, il me propose régulièrement de prendre un verre. Jusqu’au jour où ça devient sérieux. » S’ensuivent des mois d’amour et de couple. « Comme un film, vraiment. Les hôtels, les week-ends, les fleurs. » Et puis, d’un coup : « J’apprends que notre relation est publique, que ça dérange et que c’est  »limite » »… Trois semaines après, son « grand amour » est envoyé à l’autre bout de la France, selon Clémentine. « En fait, ce c*n était marié. Il a déménagé pour sauver son mariage après que toute l’agence l’a balancé. Moi, je suis toujours en thérapie. »

Entre Pierre, Ludovic, Lou ou Clémentine, à vous de choisir si l’amour au travail vaut le coup. En France, hors contrat stipulant son interdiction, c’est en revanche l’égal et c’est bon à savoir. Mais cela peut être à double tranchant.