Par

Nicolas Zaugra

Publié le

18 avr. 2025 à 11h43

Les travaux en Presqu’île exaspèrent bon nombre de commerçants de Lyon. L’un d’entre eux, membre du collectif des « Défenseurs de Lyon », a poussé un nouveau coup de gueule jeudi 17 avril 2025, allant jusqu’à comparer les chantiers en cours lancés par les élus écologistes à l’Occupation nazie de la Seconde guerre mondiale. Un parallèle qui provoque le malaise. Christophe Cédat, qui gère le Café 203 dans le 1er arrondissement, est un habitué des coups d’éclats et des prises de paroles radicales.

« Lyon est sous occupation, les tranchées et les soldats en moins »

« Cette ville est en chantier permanent, il y a des travaux partout, la Presqu’île je ne vous en parle même pas, elle est déjà fermée », a dénoncé le commerçant sur le plateau de BFM Lyon dans l’émission politique en partenariat avec actu Lyon.

« Un commerce au bout de 6 mois, il meurt s’il y a des travaux dans sa rue. Pour nous les commerçants, c’est la triple peine. Ça fait deux ans que la Presqu’île est en chantier permanent. On parlait de la guerre des tranchées, moi, je parle de la guerre des chantiers. Il y en a de partout. Les entreprises de travaux publics sont débordées, elles laissent dans les rues leur matériel, qui font des travaux qui les abandonnent, qui reviennent une semaine après… »

« On subit. J’ai l’impression qu’aujourd’hui Lyon est sous occupation, les tranchées et les soldats en moins. Une fois qu’on aura la Zone à trafic limité (ZTL), on aura un ghetto. On ne pourra plus rentrer et plus y sortir (…) », a poursuivi le commerçant dans un parallèle douteux entre l’Occupation nazie et les travaux en cours.

Christophe Cédat regrette d’être « caricaturé » et d’être traité par les écologistes de « droitard, de bagnolard ». « On a des baisses d’activité qui sont catastrophiques. On est à -10/-15%, on est des privilégiés, certains sont à -40% et ce n’est pas le contexte économique. »

La Zone à trafic limité est une « usine à gaz »

Pour le commerçant, la mise en place de la ZTL avec des systèmes de badges et d’ayant droit pouvant y accéder est une « usine à gaz ».

« J’ai l’impression d’être dans un laboratoire et d’être une souris d’expérimentation. », dénonce-t-il. « Les indépendants sont en train de mourir », poursuit Christophe Cédat. « On nous propose un QR Code comme au Covid pour avoir le droit de circuler (…). »

Les « commerçants à l’extérieur de Lyon sont en train de se frotter les mains, ils sont débordés, et cela, au détriment de notre clientèle perdue », selon le responsable du Café 203.

Un habitué des coups d’éclats

Christophe Cédat est un habitué des polémiques et des coups de buzz pour faire parler de lui et de ses causes. En 2018, il posait dans la presse avec un gilet par-balles pour s’opposer contre l’armement de la police municipale. 

En 2000, il avait ouvert à Lyon le premier café entièrement non-fumeur, Le 100 tabac. Mais en 2008, le même gérant s’offrait un joli coup de pub en décrétant que son établissement principal, le Café 203, resterait lui fumeur, malgré l’interdiction dans les lieux publics et malgré les amendes.

En 2021, il s’opposait au maire Grégory Doucet en refusant d’appliquer l’interdiction de chauffer sa terrasse, une mesure locale prise par la mairie. En 2023, il installait un faux ralentisseur devant sa terrasse, un trompe-l’œil peint sur la chaussée pour dénoncer le passage de véhicules circulant trop rapidement. Le dispositif avait été effacé par la Métropole. 

Lors du Covid, son établissement a été frappé par une fermeture administrative à cause d’un déjeuner en terrasse organisé lors du confinement. Une décision du tribunal avait finalement permis au chef d’entreprise de rouvrir. Il avait installé un cercueil devant son café pour dénoncer la situation. 

Le chef d’entreprise n’est pas un inconnu en politique, il avait été candidat aux municipales de 2008 dans le 1er arrondissement pour conduire une liste MoDem.

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