© AP/Antonin Albert – La présidente de région promet de poursuivre l’effort en faveur des lycées malgré un budget contraint, mais syndicats et oppositions dénoncent des contradictions.
Valérie Pécresse a confirmé, lors d’une conférence de presse à Saint-Ouen, l’ouverture de 1 000 nouvelles places dans les lycées franciliens pour la rentrée 2025. Un chiffre en net recul par rapport à 2024, où 2 000 places avaient été créées, mais qui s’inscrit dans la trajectoire de l’engagement régional : 30 000 nouvelles places d’ici à 2028. À ce stade, 15 000 ont déjà été livrées et 14 000 sont en cours.
“En dépit d’un contexte budgétaire qui est extrêmement incertain et extrêmement contraint, nous avons décidé de continuer de faire des lycées l’absolue priorité de la région”, a insisté la présidente. Avec 1,8 milliard d’euros alloués en 2025, les lycées représentent encore le premier budget régional devant les transports.
Des chiffres contestés par l’opposition
Cette communication a cependant suscité une vive réaction de la gauche francilienne. Céline Malaisé, présidente du groupe Gauche Communiste, Écologiste et Citoyenne, a dénoncé des “chiffres mensongers” reposant selon elle sur une confusion entre dépenses de fonctionnement et d’investissement. Elle a pointé des retards et même des abandons de chantiers, accusant la majorité régionale de travestir la réalité.
La critique illustre la bataille politique récurrente autour des investissements scolaires, alors que deux élèves sur trois étudient désormais dans un établissement neuf ou rénové selon les chiffres de la Région.
Les manuels numériques en débat
Au-delà des places supplémentaires, Valérie Pécresse a mis en avant le doublement du nombre de manuels numériques “libres”, désormais au nombre de 50, accessibles gratuitement via le portail Pearltrees. L’élue affirme que deux tiers des enseignants concernés les utilisent, estimant que les manuels classiques des éditeurs étaient “peu ouverts par les élèves”.
Mais cette orientation ne fait pas l’unanimité : Delphine Dourlet, présidente des Éditeurs d’éducation, évoque une “tiktokisation de l’école” et déplore des contenus “faits très, très rapidement” et “pas de bonne qualité”. Du côté des enseignants, Sophie Venetitay, secrétaire générale du SNES-FSU, a exprimé sa “prudence” face à ce virage numérique, soulignant les “contradictions du ministère” qui prône à la fois une réduction du temps d’écran et le déploiement d’outils digitaux.
Aides et nouvelles mesures
Pour la rentrée, la Région a également annoncé la revalorisation de son dispositif d’aide à l’achat de livres en librairies indépendantes, désormais porté à 100 euros supplémentaires, soit plus de 900 euros d’aides directes cumulées aux lycéens. Une plateforme dédiée à la santé mentale, baptisée “MyMood”, sera également lancée. Enfin, le volet sécurité a été renforcé avec la généralisation d’un bouton d’appel relié aux commissariats dans les établissements volontaires et la mise en place d’un réseau francilien de lutte contre les rixes, associant institutions et associations de terrain.