Il est environ 5h15 du matin, ce lundi 26 mai 2025, lorsqu’une voiture dépose quatre hommes gantés et vêtus de sombre sur un parking de Couëron (Loire-Atlantique), en banlieue de Nantes. Le quatuor monte aussitôt à bord d’un fourgon volé et faussement plaqué. Au même moment, à 1 km de là, une deuxième équipe encagoulée grimpe à bord d’un autre camion volé. Les deux commandos semblent lourdement armés : un fusil d’assaut et un Glock dans chaque fourgon. Des armes en réalité factices. À quelques dizaines de mètres, une 208 blanche, une voiture « de logistique », avec deux hommes à bord, se tient prête.
Tous ignorent que 53 policiers d’élite de la police judiciaire (PJ) parisienne — 23 de la brigade de répression du banditisme (BRB), 30 de la brigade de recherche et d’intervention (BRI) — les observent discrètement. Treize jours que la BRB, dans une enquête d’anthologie qui mobilise la quasi-totalité du service, traque cette équipe « extrêmement hiérarchisée » spécialisée dans les cryptorapts barbares. Une « organisation mafieuse », cloisonnée, qui recrute facilement une main-d’œuvre violente, « interchangeable à l’infini », prête à risquer les assises pour quelques milliers d’euros. Les cerveaux, qui restent à identifier, agissent de façon frénétique.