Par
Fabien Binacchi
Publié le
4 sept. 2025 à 8h34
La mort d’un de ses ressortissants, abattu par la police à Marseille, le mardi 2 septembre, après l’attaque au couteau qui a fait cinq blessés, est un « assassinat », un « meurtre injustifié », a dénoncé la Tunisie ce mercredi 3 septembre.
Le ministère des Affaires étrangères du pays a également annoncé dans un communiqué avoir convoqué le chargé d’affaires par intérim de l’ambassade de France à Tunis pour lui faire part de sa « protestation très ferme ».
« La détermination des responsabilités »
Ce mardi 2 septembre 2025, en début d’après-midi, Abdelkader Dhibi, un Tunisien de 35 ans en situation régulière en France, a été « neutralisé » par des tirs policiers, mettant un terme à un « périple meurtrier » dans le centre-ville de Marseille, selon les propos du procureur de la ville Nicolas Bessone. En 11 minutes, cinq personnes avaient été blessées, trois à l’arme blanche, dont une très grièvement, et deux avec une matraque.
« La Tunisie considère cet incident comme un meurtre injustifié et attend de la partie française toute la rigueur et la célérité nécessaires dans l’enquête ainsi que dans la détermination des responsabilités », écrit le ministère des Affaires étrangères tunisien.
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Le responsable de l’Ambassade de France en Tunisie a été convoqué « afin de lui exprimer une protestation très ferme concernant l’homicide commis par des membres de la police française », est-il également précisé, le communiqué évoquant d’abord un « assassinat ».
« La légitime défense très fortement envisagée »
Dans le cadre de l’enquête de l’IGPN, lancée immédiatement après les faits, « un usage des armes dans le cadre d’une légitime défense est très très très fortement envisagé », a insisté la procureur de la République de Marseille, mercredi soir, devant la presse.
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Selon les images saisies, notamment celles d’une caméra piéton activée par un des policiers, l’assaillant, armé d’au moins un couteau et tenue en joue, fait un pas en arrière puis se relance en avant. Il est alors touché par cinq balles et sera déclaré décédé après « plus de 30 minutes de réanimation », selon le procureur. Nicolas Bessone a aussi précisé qu’Abdelkader Dibi avait « crié ‘Allahou akbar’face aux policiers » à ce moment-là, sur la terrasse d’un snack du cours Belsunce (1er arrondissement de Marseille),
« Pas radicalisé mais souffrant de troubles psychiatriques »
D’après le magistrat, le Tunisien « n’apparaissait pas radicalisé mais souffrait de troubles psychiatriques ». Il était connu pour « sa violence et ses problèmes d’addiction à la fois à la cocaïne et à l’alcool », a-t-il précisé. Il avait notamment été condamné à La Rochelle pour des violences, en 2023 sur un neveu, qu’il avait également poignardé.
Selon les éléments rapportés par le procureur, le « périple criminel » d’Abdelkader Dhibi a commencé après son expulsion d’un hôtel pour défaut de paiement. Il est retourné dans l’établissement pour poignarder son ancien voisin de chambre, le réceptionniste et le fils du gérant avant d’entamer une errance menaçante dans les rues du centre-ville de Marseille où il a blessé deux autres personnes avec une barre de fer avant d’être abattu.
« Monsieur le Président de la République a donné ses instructions à l’Ambassadeur de Tunisie à Paris […] de prendre les mesures nécessaires, en coordination avec notre Consulat Général à Marseille, pour accélérer le rapatriement de la dépouille du défunt vers la Tunisie dans les plus brefs délais », a également fait savoir le pays.
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