Avant d’affronter les Wallabies ce samedi à Townsville, les Pumas débarquent avec un groupe remanié, une chaleur étouffante annoncée, une mêlée fragilisée… et deux potentiels néo-capés. Entre blessure, galères personnelles et choix tactiques de Felipe Contepomi, l’Argentine avance sur une ligne de crête.
L’essentiel
- Mayco Vivas, saison galère et relégué sur le banc : Écarté de Gloucester, le pilier argentin a passé cinq mois sans jouer. Revenu à peine à son niveau, il n’est pas titularisé contre l’Australie. Un vrai coup dur alors que la mêlée sera sous pression face aux Wallabies.
- Trois retouches dans le XV argentin après les Blacks : Sclavi, Kremer et S. Carreras entrent dans le XV. Albornoz est blessé, Oviedo rétrograde sur le banc, et Pedro Delgado quitte le groupe pour rejoindre les Harlequins.
- Deux jeunes prêts pour un baptême du feu : Boris Wenger et Gerónimo Prisciantelli pourraient disputer leur première vraie sélection avec les Pumas. Deux noms qui montent vite, mais qui vont devoir apprendre sur le tas.
- Retour à Townsville après une claque en 2021 : Les Pumas n’ont plus mis les pieds à Townsville depuis une défaite sèche (27-8). Ce samedi, la température pourrait flirter avec les 30°C à l’heure du coup d’envoi.
Une mêlée sous surveillance, Vivas dans le dur
On l’avait quitté en club avec une belle régularité, on le retrouve à l’écart du XV de départ, presque dans l’ombre. Mayco Vivas, pilier gauche des Pumas, a confié à ESPN avoir vécu un début d’année très compliqué, sans temps de jeu à Gloucester, contraint à cinq mois de prépa sans compétition.
Résultat : il est relégué sur le banc, et c’est Joel Sclavi qui prend le poste de titulaire. Pas un luxe quand on sait que l’Australie a progressé dans les phases fixes, notamment la mêlée et le maul. Vivas, lui, tente de positiver et mise sur la montée en puissance de jeunes comme Boris Wenger ou Tomás Rapetti, qu’il voit déjà comme des options fiables.
Mais dans l’immédiat, la mêlée argentine reste une vraie inconnue, surtout à l’extérieur, dans la chaleur, face à un pack australien qui veut marquer son territoire.
Contepomi remixe son XV pour l’Australie
Felipe Contepomi a opéré trois changements dans son XV de départ, par rapport à celui qui a fait tomber les All Blacks à Buenos Aires. Le plus visible, c’est le retour de Marcos Kremer, qui reprend une place de titulaire en troisième ligne. Pablo Matera passe en 8, et Joaquín Oviedo recule sur le banc.
Derrière, Santiago Carreras profite de la blessure de Tomás Albornoz pour retrouver le poste d’ouvreur, qu’il connaît bien.
Pedro Delgado, de son côté, quitte le groupe après avoir signé chez les Harlequins. À l’inverse, Wenger et Prisciantelli entrent dans les 23, et pourraient vivre leur premier match international. Une montée en grade express, notamment pour Wenger, déjà aperçu contre les Lions britanniques en amical, mais qui n’a pas encore de cap officiel.
Australie-Argentine, un vrai test en extérieur
Les Wallabies ont eux aussi connu un début de tournoi en dents de scie, avec une victoire et une défaite face aux Springboks. Mais ils arrivent lancés, portés par une bonne tournée sud-africaine, et surtout par un pack qui monte en régime.
Du côté des Pumas, la chaleur annoncée à Townsville pourrait peser lourd. Les Argentins s’y préparent depuis plusieurs jours, mais les conditions ne joueront pas en leur faveur. Et avec une mêlée qui manque de certitudes, le combat s’annonce rugueux.
Vivas en parlait : les Australiens gagnent du temps dans les rucks, enchaînent vite, mettent du monde dans les zones de contact. Autant dire que les Argentins devront être très propres techniquement pour éviter de subir.
Townsville, des souvenirs amers et un contexte piégeux
La dernière fois que les Pumas ont joué à Townsville, c’était en 2021. Score final : 27-8 pour les Wallabies. Autant dire que le décor est planté. Les Argentins n’y avaient pas montré grand-chose, et s’étaient fait dominer dans tous les secteurs.
Depuis, il y a eu du changement. La génération actuelle est plus expérimentée, plus athlétique, et reste sur une victoire en Australie en 2023 (34-31 à Parramatta), avec un essai décisif de Juan Martín González dans les toutes dernières secondes.
Mais le contexte est bien différent. Nouveau sélectionneur, nouveaux repères, et une chaleur qui n’a rien de neutre. Il faudra un gros mental pour résister.
Un Rugby Championship encore très ouvert
Après deux journées, les quatre équipes (Australie, Argentine, Nouvelle-Zélande, Afrique du Sud) ont toutes une victoire et une défaite. C’est donc le moment où chaque point compte. Et ce déplacement australien pourrait bien faire basculer la suite du tournoi pour les Pumas.
En cas de bon résultat samedi, ils arriveraient à Sydney une semaine plus tard avec l’opportunité de jouer la gagne. À l’inverse, un revers net à Townsville les obligerait à courir après le score dans les deux dernières journées, face aux Boks.
La suite s’annonce bouillante
Le groupe argentin prend forme, mais il reste fragile. Si la jeunesse a du talent à revendre, le manque de vécu international, surtout chez les premières lignes, pourrait se faire sentir dès les premières mêlées.
Coup d’envoi samedi à 14h30 (heure locale), soit 1h30 du matin en Argentine. Match diffusé sur ESPN. Les regards seront tournés vers Vivas, Kremer, Carreras… et vers deux petits nouveaux qui pourraient créer la surprise.
J’ai grandi dans une famille où le rugby était de tous les moments. J’étais au bord du terrain quand Castres a battu Pau et a rejoint l’élite, j’étais dans le Stade Pierre Antoine face à Gary Whetton quand il a fait son Haka pour célébrer le Brennus de 1993 et j’ai toujours été bercé des légendes de ce sport. Maintenant, c’est avec XV Ovalie que j’entends prolonger l’aventure. #TeamCO