Après l’attaque au couteau survenue mardi 2 septembre dans le quartier Belsunce à Marseille, le secrétaire général Sud Santé de l’hôpital Édouard-Toulouse alerte ce jeudi sur le manque de moyens et la baisse des capacités d’accueil en psychiatrie.
Plus de 24 heures après l’attaque au couteau qui a fait cinq blessés à Marseille, le procureur de la République a parlé d’un « périple criminel » à propos de l’agresseur de Belsunce. Ce Tunisien en situation régulière avait été signalé à plusieurs reprises pour son instabilité potentiellement violente.
Pour Kader Benayed, invité de ICI Provence ce jeudi matin, rien de surprenant : « Ça fait plusieurs années qu’on est sur votre plateau en train de vous expliquer que la baisse des capacités d’accueil dans les quartiers nord allait avoir des conséquences dramatiques. Aujourd’hui, on y est. C’est la chronique d’un meurtre annoncé ». Il pointe la fermeture d’un centre médico-psychologique à proximité du drame de Marseille : « Sur dix patients qui veulent consulter en premier accueil, on en perd huit. On se croirait pas en France, on se croirait dans les pays du tiers-monde ».
« Quinze lits pour 130 000 habitants »
Le syndicaliste décrit une situation intenable : « Pour 130.000 habitants, on avait 50 lits. Aujourd’hui, on n’en a plus que 25. Sur les 25, une dizaine sont préemptés par le préfet. Il en reste 15, 15 lits seulement pour 130.000 habitants. Aujourd’hui, on soigne qui ? On priorise comment? ». Un choix qu’il juge inhumain : « Choisir, c’est renoncer. Aujourd’hui, c’est ce qu’on nous demande de faire et ce n’est pas humain. »
Des promesses sans suite
Kader Benayed rappelle l’engagement du Premier ministre Michel Barnier en octobre dernier : « La santé mentale sera la grande cause nationale de 2025« . Mais il dénonce l’écart entre discours et réalité : « Il y a les déclarations d’amour, il y a les preuves d’amour. On s’attendait à du plus, on a eu du moins. On perd des effectifs ».
Selon lui, le risque de nouveaux drames est certain : « Dans les mois, dans les semaines qui vont suivre, il y aura encore un fait divers et on n’aura que nos yeux pour pleurer ».
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