L’ESSENTIEL

  • Les femmes ayant subi une hystérectomie et/ou une ovariectomie bilatérale présentent un risque plus élevé d’AVC.
  • Selon les chercheurs, ces travaux doivent conduire à mieux surveiller les patientes à risque.
  • D’autres études sont nécessaires pour compléter et préciser les découvertes.

Plus de 60.000 femmes ont subi une hystérectomie en 2019. Cancer, fibrome, endométriose, descente d’organes, complications liées à l’accouchement… les raisons d’y recourir sont multiples. Et elles ont toutes pour point commun de protéger la vie des patientes.

Toutefois, une nouvelle étude publiée dans la revue Menopause, prévient que l’hystérectomie, surtout si elle est accompagnée du retrait des deux ovaires, peut augmenter le risque de souffrir d’un accident vasculaire cérébral.


Le retrait de l’utérus et des ovaires fait grimper les risques d’AVC de 18 %

Afin de mieux appréhender les effets de l’hystérectomie sur la santé cardiovasculaire des femmes, les chercheurs ont repris une grande étude de santé américaine portant sur plus 21.000 femmes qui ont été suivies en moyenne 8,1 ans. Ils ont dénombré 193 décès liés à un accident vasculaire cérébral entre 1999 et 2018. Pour obtenir un résultat encore plus complet, ils ont ajouté les données d’autres cohortes sur la santé vasculaire et gynécologique des femmes.

L’analyse de l’ensemble des travaux a révélé que l’ablation de l’utérus augmentait le risque des patientes de souffrir d’un AVC. Plus précisément, le risque grimpait de 18 % avec une hystérectomie accompagnée du retrait des deux ovaires (ovariectomie), et de 5 % en cas d’hystérectomie seule.








Hystérectomie et AVC : mieux repérer les profils à risque

« Les résultats de cette étude démontrent un risque accru d’accident vasculaire cérébral lié à l’hystérectomie et/ou à l’ovariectomie bilatérale, soulignant que ces procédures courantes comportent des risques à long terme. Ils attirent également l’attention sur une opportunité d’évaluation plus minutieuse du risque cardiovasculaire et de mise en œuvre de stratégies de réduction des risques chez les femmes qui subissent ces chirurgies », souligne la Dr Stéphanie Faubion, directrice médicale de The Menopause Society, dans un communiqué.

Les chercheurs ajoutent que d’autres travaux plus complets – prenant par exemple en compte la cause de l’opération, l’âge de la chirurgie ou encore le type d’AVC – sont nécessaires afin d’obtenir une image plus précise des profils à risque.