(Paris) Les soutiens européens de l’Ukraine s’entretiennent jeudi avec Donald Trump sur les garanties de sécurité à apporter à Kyiv et les moyens d’augmenter la pression sur la Russie afin de la pousser à la table des négociations de paix.

Publié à 9 h 05

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Valérie LEROUX et Francesco FONTEMAGGI

Agence France-Presse

L’entretien en visioconférence entre le président américain et les principaux dirigeants européens ainsi que l’Ukrainien Volodymyr Zelensky, a débuté peu après 14 h (8 h heure de l’Est), a indiqué l’Élysée.

Les dirigeants de la « Coalition des Volontaires » – une trentaine de pays, essentiellement européens, qui soutiennent militairement l’Ukraine – ont acté au préalable dans la matinée l’effort supplémentaire de défense qu’ils sont prêts à fournir, une fois que les armes se seront tues.

La réunion, qui se tenait à Paris au palais de l’Élysée et en visioconférence, devait permettre de « finaliser des garanties de sécurité robustes pour l’Ukraine », a déclaré le président français Emmanuel Macron à l’ouverture des travaux.

Le premier ministre britannique Keir Starmer, qui copréside la Coalition avec Emmanuel Macron, a souligné qu’il était « nécessaire d’augmenter la pression » sur le président russe Vladimir Poutine alors que ce dernier « continue à repousser des négociations de paix et à mener des attaques scandaleuses sur l’Ukraine », selon un porte-parole à Londres.  

Les Européens espèrent entendre de Donald Trump quels gestes concrets les Américains sont prêts à faire pour appuyer leurs propres efforts.

Ils lui demandent aussi d’accroître les sanctions américaines sur la Russie qui ne montre aucun « signe », selon le président ukrainien, de vouloir arrêter les combats.

Le président américain, se disant « très déçu » par son homologue russe, a averti mercredi qu’il « se passerait quelque chose » si Moscou ne répondait pas à ses attentes de paix, en laissant le suspense entier.

PHOTO KATERYNA KLOCHKO, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

Des habitants se tiennent près de leur maison détruite à la suite d’une frappe aérienne russe à Zaporijia, en Ukraine, le 30 août 2025.

Emmanuel Macron et Volodymyr Zelensky, qui s’est entretenu avec l’émissaire spécial du président américain Steve Witkoff en marge de la réunion à l’Élysée, tiendront une conférence de presse à 15 h (9 h heure de l’Est).

La « Coalition des volontaires » rassemble les soutiens militaires de l’Ukraine, pour l’essentiel européens, mais aussi le Canada, l’Australie ou le Japon.  

Elle est disposée à contribuer au renforcement de l’armée ukrainienne, voire pour certains pays – dont la France, le Royaume-Uni et la Belgique – à déployer des soldats en Ukraine, une fois un cessez-le-feu conclu, pour dissuader la Russie de toute nouvelle agression.

Réserves

Mais certains alliés se sont montrés hésitants dans l’attente de la contribution américaine, que plusieurs pays européens jugent indispensable avant tout engagement de leur part.

Jusqu’à un cessez-le-feu, « il n’y aura certainement pas de déploiement de troupes en Ukraine et même après », a rappelé le chancelier allemand Friedrich Merz.

L’Allemagne entend plutôt contribuer au renforcement de la défense antiaérienne de l’Ukraine et à l’équipement de ses forces terrestres, ont indiqué des sources gouvernementales à l’AFP.

La Russie martèle qu’elle n’acceptera aucune « intervention étrangère quelle qu’en soit la forme », la porte-parole de sa diplomatie Maria Zakharova qualifiant les protections demandées par Kyiv de « garanties de danger pour le continent européen ».

« Ce n’est pas à eux de décider », a rétorqué jeudi Mark Rutte au nom de l’OTAN, en déplacement à Prague.

Donald Trump a promis lors d’une réunion avec six dirigeants européens le 18 août à Washington que les États-Unis apporteraient des garanties de sécurité, sans préciser lesquelles.

Ce « filet de sécurité » américain, ou « backstop » en anglais, pourrait prendre différentes formes – renseignement, soutien logistique, communications –, le président américain ayant exclu l’envoi de troupes américaines au sol.

En attendant, Vladimir Poutine, qui affiche un retour en force sur la scène internationale avec une présence très remarquée mercredi aux côtés du président chinois Xi Jinping et du dirigeant nord-coréen Kim Jong-un à Pékin, après le sommet d’Anchorage le 15 août avec Donald Trump, multiplie les déclarations offensives.

Moscou atteindra ses objectifs en Ukraine par la voie militaire si les négociations avec Kyiv échouent, a-t-il averti depuis la Chine, assurant que ses troupes demeuraient « à l’offensive » sur l’ensemble du front.