Plusieurs instituts économiques allemands ont annoncé jeudi avoir révisé en baisse leurs prévisions de croissance de l’activité économique allemande en 2025 et 2026, mauvaise nouvelle pour le gouvernement dont les mesures de soutien peinent à convaincre. Le PIB allemand devrait croître de 0,2% en 2025, selon l’institut munichois Ifo et le RWI basé à Essen, et de 0,1% selon l’IfW Kiel. Tous trois tablaient encore au début de l’été sur une hausse de 0,3%. «L’économie allemande attend des impulsions tangibles» et «il est encore trop tôt pour parler de redressement», commente l’IfW dans un communiqué.

Les experts ont également abaissé leurs prévisions pour 2026, censée être l’année de la reprise grâce aux centaines de milliards d’euros d’investissements publics dans la défense et les infrastructures débloqués par le gouvernement. L’Ifo et l’IfW tablent désormais sur une croissance de 1,3% l’an prochain, contre respectivement 1,5% et 1,6% précédemment. Quant au RWI, il a abaissé de 0,4 point de pourcentage sa projection, à 1,1%.


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Le RWI constate «que l’Allemagne devient de plus en plus dépendante des programmes de dépenses publiques», tandis que les investissements privés «demeurent faibles». «Sans des réformes structurelles ambitieuses, ces impulsions fiscales risquent de n’être qu’un feu de paille pour la conjoncture», opine l’Ifo. L’institut cite les allègements fiscaux pour les entreprises et les consommateurs promis dans le contrat de coalition entre conservateurs et sociaux-démocrates.

Les droits de douane pèsent sur l’économie allemande

La veille, le gouvernement a présenté deux projets de loi pour réduire les coûts énergétiques pour les entreprises et consommateurs de 26 milliards d’euros sur quatre ans, reçus en demi-teinte par l’industrie. Par ailleurs, «les droits de douane américains continuent de peser sensiblement sur l’économie allemande», bien que l’incertitude «pourrait progressivement diminuer» grâce à l’accord commercial entre Washington et Bruxelles, estime Timo Wollmershäuser de l’Ifo.

Cet accord, qui a débouché sur une surtaxe de 15% sur les importations européennes aux États-Unis, n’aura «aucun effet immédiat sur les projections», ajoute l’expert, car les droits de douane effectifs ont pour l’instant peu varié. Pour le RWI, le caractère «vague» de l’accord commercial, avec de nouvelles surtaxes potentielles pour certains pans de l’industrie, pourrait encore détériorer les prévisions futures. Le PIB allemand a reculé de 0,3% au deuxième trimestre, une contraction plus forte qu’attendu, due aux droits de douane.