Le 1er juillet dernier, les deux hommes ont acquis la marque de commerce, Mini-Putt L’Authentique, propriété de Ronnie Poliseno depuis vingt ans, pour lui donner un second souffle.

Des quelque 80 parcours authentiques qui avaient pignon sur rue aux quatre coins du Québec dans les années 1980, seulement une douzaine seraient toujours en opération, dont quelques-uns ouverts par le «Grand Requin Blanc» ces dernières années dans l’est de la province.

Construire et développer
Sylvain Cazes et Jocelyn Noël veulent assurer de belles années au mini-putt québécois.
(Frédéric Matte, Le Soleil)

Leur but est simple: poursuivre l’œuvre entreprise par Poliseno en permettant la construction de pistes partout au Québec. Tout cela en évacuant la lourdeur associée aux franchises, qui impliquaient jadis de remettre des redevances à la maison-mère.

«Il faut le rendre accessible à l’achat, pas trop coûteux, pour permettre de garder le côté abordable du mini-putt, explique Sylvain Cazes. On va s’adapter aux clients.»

De la flexibilité

Cazes et Noël sont prêts à travailler avec tous les types de promoteurs, des gens d’affaires aux municipalités, en passant par les organismes à but non lucratif (OBNL) et les centres de personnes âgées.

Les deux mordus du sport pratiqué sur du gazon synthétique parsemé d’obstacles en bois promettent d’abord et avant tout de la «simplicité» et de la «flexibilité». 

«On vend la marque, le projet et les plans originaux, détaille Jocelyn Noël lors d’une entrevue au Mini-Putt Vanier. Il y a le nom légal, mais à partir de là, tout est flexible. On pourra s’adapter aux gens. On veut aussi appuyer les terrains existants, on va les accompagner, on ne veut surtout pas leur faire de la compétition.»

La demande est làJocelyn Noël a remporté sept titres provinciaux dans sa carrière.

Son partenaire d’affaires assure que la demande est au rendez-vous, la région métropolitaine se retrouvant évidemment au cœur de la stratégie de croissance des repreneurs de Mini-Putt L’Authentique.

La rareté des terrains à Montréal est un obstacle financier important, mais les deux hommes d’affaires en sont conscients. Ils croient d’abord et avant tout au potentiel de croissance dans l’ensemble de la province.

«Il y a encore de la place [pour la croissance] et il y a encore du monde qui en veulent, affirme Sylvain Cazes. Ron nous a légué toute l’information et on sera là pour les accompagner.»

Dans le sang

En voyant le temps qui passe, c’est ce dernier, son ancien partenaire de jeu, que Ron Poliseno a approché dans les derniers mois. Cazes s’est tout de suite tourné vers Jocelyn Noël, que les adeptes de mini-putt ont bien connu au petit écran en raison de ses nombreuses victoires et ses célébrations spectaculaires.

Les terrains du Mini-Putt Vanier.

Noël n’a pas su dire non, lui qui coiffe le palmarès des plus grands champions du mini-putt québécois. «Ça fait partie de ma vie, j’ai grandi là-dedans, rappelle l’homme originaire de la capitale. J’ai commencé ti-cul, à l’âge de neuf ans seulement. J’allais jouer dans les mini-golf partout quand on allait en voyage. Ça fait partie de mon ADN, c’est dans moi.»

Les deux vedettes du Défi Mini-Putt diffusé au Réseau des Sports (RDS) ont la tête qui déborde. Nouveau site web, produits dérivés, articles promotionnels, émissions de télé en reprise accessibles facilement… ce n’est pas les projets qui manquent ces jours-ci.

Des produits dérivés aux couleurs de la marque mini-putt.

Sylvain Cazes et Jocelyn Noël sont convaincus que la clientèle sera au rendez-vous, une remontée en popularité perceptible depuis la pandémie. Ils citent aussi en exemple les citoyens de Matane, qui, par référendum, ont adopté un budget participatif de 200 000 $ visant la construction d’un terrain de mini-golf.

Le sport fondé par Jean Benoît en 1970 a obtenu plus de votes que les projets d’arbre en arbre réservé aux tout-petits, de soccer en ville, d’une amélioration de la piste cyclable et d’un projet de la Maison des jeunes de l’endroit.

Ailleurs au Québec, Thetford Mines vient de rénover son terrain et une toute nouvelle piste de 18 trous vient tout juste d’être construite à Edmundston, dans la province voisine du Nouveau-Brunswick.

Cazes et Noël ont obtenu la bénédiction de Ron Poliseno dans les dernières semaines. «Je suis assuré qu’ils vont faire un travail merveilleux», a-t-il dit dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux.

Sylvain Cazes en action.

L’accessibilité du mini-putt — les deux hommes croient dur comme fer qu’un débutant peut devenir un très bon joueur en un an seulement — et la popularité du tout nouveau Circuit provincial de putting (CPP), fondé l’an dernier, sont d’autres signes encourageants à leurs yeux.

La nostalgie des belles années du mini-putt à la télé, elle, paie toujours, une notoriété qui rend très fiers ces joueurs devenus investisseurs.

«On en a perdu un petit peu avec les années [de la vigueur lors des célébrations exubérantes], mais quand un birdie important arrive, on retrouve vite la flamme, sourit le septuple champion provincial. Sans blague, c’est une belle fierté. Quand on se fait interpeller par des plus jeunes, de 30 ou 40 ans, on est fier. Ça nous garde jeunes.»