Pour faire du skate, il faut un support, une surface et hop on glisse, on décolle ! Et cela vous étonnera mais c’est la même chose dans l’art. Adolescents, Loïc Bénétière et François Ceysson, après s’être rencontrés au lycée, ont rapidement glissé ensemble, avec leurs planches, sur le bitume de Saint-Étienne comme sur la neige. Aujourd’hui, à 45 ans environ, l’un et l’autre glissent moins qu’ils ne roulent ou s’envolent…
Quand, pour gérer neuf galeries, vous devez aller de Paris à New York en passant par le domaine de Panéry à Pouzilhac, près d’Uzès (Gard), mieux vaut en effet prendre un train ou un avion qu’une planche de surf ou de skate. À Tokyo, le 17 mai dernier, les deux amis, qui ont ouvert leur première galerie à Saint-Étienne en 2006 dans un petit local de 80 m2 loué 300 euros par mois, ont défoncé à coups de maillet et avec joie le couvercle d’un baril de saké pour célébrer l’inauguration de leur nouvel espace, selon une tradition tout à fait japonaise. L’artiste Noël Dolla, venu tout spécialement, avait l’air, du haut de ses 80 ans, de s’en amuser.
1. Prendre la vague à Tokyo
Située au 8e étage d’une tour du quartier de Ginza où pullulent les boutiques de luxe, leur nouvelle galerie de 350 m2 respire une sophistication toute franco-japonaise : parquet en pavés de bois quadrillé pour rappeler les pavés parisiens, mobilier design en chêne massif et acier Corten, espace lumineux et traversant, boutique de produits dérivés originaux mêlant œuvres d’artistes français et japonais, salon VIP pour les collectionneurs…
Vue de l’exposition inaugurale de la galerie de Tokyo, ouverte le 17 mai dernier, avec les œuvres de Vincent Bioulès, Patrick Saytour, Noël Dolla et Bernard Pagès.
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© Osamu Sakamoto / Courtesy galerie Ceysson & Bénétière, Saint-Étienne, Paris, Tokyo
« Il faut parfois savoir, comme Emmanuel Perrotin dont je suis admiratif, mettre la charrue avant les bœufs. »
François Ceysson
Le tout pensé spécifiquement par l’architecte d’intérieur Sophie Dries. On est loin de leur premier espace de Saint-Étienne, fait de bric et de broc, et même des aménagements des deux seules autres galeries étrangères implantées à Tokyo (Perrotin et Pace), étonnement plus petites et moins « désignées » que celle de ces challengers au chiffre d’affaires pourtant bien moins important que celui des deux mastodontes.
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