Quelques jours après l’é­moi sus­cité par l’agres­sion au cou­teau d’un jeune bou­lan­ger rue Ampère à Grenoble le lundi 1er sep­tembre 2025, l’en­quête sem­blait avoir pro­gressé… avant de fina­le­ment reve­nir à la case départ. Deux sus­pects avaient en effet été inter­pel­lés le mer­credi 3 sep­tembre pour être inter­ro­gés, la vic­time ayant cru recon­naître ses agres­seurs dans une phar­ma­cie. Mais le len­de­main, ces deux per­sonnes ont été mises hors de cause, a rap­porté le pro­cu­reur de la République de Grenoble Étienne Manteaux au Dauphiné libéré.

Les décla­ra­tions de la vic­time, « sans doute encore sous le choc et fati­guée », a pré­cisé le pro­cu­reur, étaient en effet contra­dic­toires avec les pre­miers élé­ments qu’elle avait pu don­ner aux enquê­teurs. En effet, le jeune bou­lan­ger avait décrit ses agres­seurs comme des per­sonnes de type magh­ré­bin et par­lant arabe, alors que les deux per­sonnes inter­pel­lées sont de natio­na­lité rou­maine. Au moment de les iden­ti­fier, il a fina­le­ment juste “reconnu” un seul des deux hommes… dont le télé­phone démontre qu’il n’é­tait pas en France au moment des faits.

Le campement rue Polotti à Grenoble. Les deux suspects interpelés dans le cadre de l'agression du boulanger grenoblois le 1er septembre résident dans le campement, dont le groupe Société civile a immédiatement (re)demandé le démantèlement. Avant que les deux hommes ne soient finalement mis hors de cause. DR

Les deux sus­pects inter­pe­lés dans le cadre de l’a­gres­sion du bou­lan­ger gre­no­blois le 1er sep­tembre 2025 résident dans le cam­pe­ment rue Polotti à Grenoble dont le groupe Société civile a immé­dia­te­ment (re)demandé le déman­tè­le­ment. Avant que les deux hommes ne soient fina­le­ment mis hors de cause. DR

Le groupe d’op­po­si­tion gre­no­blois Société civile, mené par Alain Carignon, est dès lors allé un peu vite en besogne en rap­por­tant, le 4 sep­tembre vers 14 heures, que « la vio­lente agres­sion du jeune bou­lan­ger éma­nait d’occupants du squat de la rue Polotti ». Ceci pour mieux rendre « res­pon­sable » du fait divers la muni­ci­pa­lité, accu­sée de demeu­rer silen­cieuse quand les habi­tants « demandent l’évacuation de ce camp qui pol­lue, met en dan­ger la vie des habi­tants par les risques d’incendie ».

« Avec cette agres­sion qui aurait pu être mor­telle, Grenoble vit le même dan­ger que celui du camp de la rue des Alliés sur un ter­rain muni­ci­pal, jamais éva­cué par la ville, qui a donné lieu à un incen­die cri­mi­nel décidé par la mafia parce qu’un des occu­pants n’avait pas payé son “loyer” », pour­sui­vaient les élus d’op­po­si­tion. Et ceux-ci de deman­der à la Ville de déman­te­ler le camp rue Polotti, « car elle est, par son main­tien, res­pon­sable de l’agression du jeune bou­lan­ger de la rue Ampère ».

Les deux sus­pects y rési­dant ayant entre temps été blan­chis, le groupe d’op­po­si­tion a tou­te­fois ren­voyé un com­mu­ni­qué peu avant 20 heures le jour même. « L‘information selon laquelle le bou­lan­ger vic­time de l’agression au cou­teau aurait fait une confu­sion en croyant recon­naître ses agres­seurs n’exonère en rien la muni­ci­pa­lité qui laisse per­du­rer le squat Polotti avec tous les dan­gers qu’il fait cou­rir aux rive­rains et à la dégra­da­tion de l’espace public auquel il par­ti­cipe », y affirme le groupe, qui réitère sa demande à la muni­ci­pa­lité de mettre fin à ce squat.