Les élus des communes concernés par le tracé de la future ligne à grande vitesse Bordeaux/Toulouse et Bordeaux/Dax avaient deux mois pour lire un document de 25.000 pages. Ils ont du rendre leur avis avant ce jeudi.
La date butoir c’était ce jeudi 4 septembre. Date butoir donnée par la préfecture pour que les communes traversées par la future LGV rendent leurs avis sur l’étude environnementale envoyée cet été. Ces fameuses 25.000 pages comme cahiers de vacances pour les maires des villages situés sur le tracé de la future LGV Bordeaux Toulouse et Bordeaux Dax. La direction des territoires et de la mer, avait envoyé ce dossier d’autorisation environnementale pour validation par les conseils municipaux.
« On se moque de nous »
À Saint-Médard-d’Eyrans, au sud de l’agglomération, près de la Brède, on a tout bien fait dans les règles, cachet de la poste faisant foi, le document est parti ce jeudi avec un avis défavorable mais le maire socialiste, Christian Tamarelle, ne se fait aucune illusion : « Je suis persuadé que nos avis ne seront pas pris en compte. Depuis le début, tout ce que fait la SNCF, c’est parole d’évangile, quand on nous explique qu’on va compenser alors qu’ils vont mettre deux viaducs dans des zones qui sont classées Natura 2000 avec des espèces végétales et animales protégées telle que le vison d’Europe, on rigole doucement. Vous vous dites on se moque de nous quoi, le projet il faut qu’il se fasse, et on fait fi de tous les avis négatifs. »
« Non sens économique, social et écologique »
Dans un communiqué le député de la France Insoumise Loïc Prud’homme estime lui que « ce projet est un non-sens économique, social et écologique » et que « le montage financier censé permettre le financement du GPSO, déjà très fragile à l’origine, est aujourd’hui complètement irréaliste. Les LGV Bordeaux-Toulouse et Bordeaux-Dax, projets anachroniques, antidémocratiques, inutiles et destructeurs, ne verront probablement jamais le jour, selon Loïc Prud’homme. Il est urgent d’acter définitivement la fin de cette folie qui nous a déjà fait perdre plus de 10 ans, pour investir dans la régénération et la modernisation urgentes des lignes existantes. » Le maire de Saint-Médard-d’Eyrans mise lui aussi sur un désengagement financier : « J’espère que le nouveau gouvernement sera un petit peu plus raisonnable et dira, on met ces projets en stand-by parce qu’on ne peut pas dépenser de l’argent alors qu’on demande aux Français de faire des efforts pour combler le déficit. » Le coût du projet de LGV Bordeaux/Dax/Toulouse est de 14 milliards d’euros.
De son côté, l’association « STOP LGV » lance une cagnotte pour soutenir les démarches juridiques des membres de l’association et explique que « les travaux des Aménagements Ferroviaires au Sud de Bordeaux (AFSB), partie intégrante du grand Projet du Sud Ouest (GPSO) ont débuté à l’automne dernier et font l’objet de recours juridiques concernant leur impact environnemental et la prorogation de leur déclaration d’utilité publique. Trans’cub, la Sepanso, LGVEA et Stop LGV Bordeaux Métropole ont été déboutées d’un référé suspension malgré les risques pour les zones humides, habitat du Vison d’Europe, espèce menacée. La lutte juridique continue car les entreprises ne respectent pas leurs engagements environnementaux, menaçant une zone humide en pleine canicule ! »