Lorsque nous l’avons contacté mercredi au téléphone, Roland Romeyer nous est apparu affecté. « Je suis très surpris d’apprendre que je fais l’objet de deux plaintes. Personne ne m’a prévenu et surtout personne ne m’a interrogé. Je tombe des nues. »

Un jour plus tard, l’homme a retrouvé sa verve. Il a, depuis son domicile de Saint-Ferréol-d’Auroure, pris la plume. « J’apprends dans la presse que je suis visé par une enquête pénale ouverte depuis le mois de juin dernier. Deux plaintes auraient ainsi été déposées contre moi. J’ignore tout, à ce jour, de cette enquête et de ces plaintes, dont je n’ai donc découvert l’existence que mercredi soir. »

Évincer une ancienne gloire encore trop présente ?

L’ancien propriétaire de l’ASSE se montre désormais combatif. « Durant une soixantaine d’années d’activité entrepreneuriale et plus de trente-deux années passées à l’association sportive de Saint-Étienne dont vingt en tant que président, je n’ai jamais fait l’objet de la moindre accusation de “harcèlement et outrages sexistes” de la part de mes collaborateurs. »

Il lance même une contre-attaque. « Il a donc fallu attendre mon départ de l’ASSE pour me voir subitement reprocher, sur la place publique qui plus est, un comportement prétendument répréhensible. »

« Venant de fêter mes 80 ans, j’espérais une retraite paisible »

Sous-entend-il que les « dossiers » auraient été sortis pour en finir avec sa présence, peut-être ressentie comme encore trop pesante un an après la vente de l’ASSE, dans les vestiaires et coulisses du club ?

Depuis son fief de Haute-Loire, Roland Romeyer affiche sa placidité. « Venant de fêter mes 80 ans, j’espérais une retraite paisible. Je répondrai, lorsque j’y serai invité, au procureur de la République, ce qui me permettra au moins de connaître les accusations dont je suis la cible et leur contenu. J’attends dès lors avec sérénité de pouvoir ainsi, le moment venu, démontrer ma bonne foi et mon innocence. »

Comme Le Progrès l’a révélé dans ses éditions du jeudi 4 septembre, Roland Romeyer est sous le coup d’une enquête pénale ouverte pour « harcèlement et outrages sexistes, aggravés par le lien hiérarchique ou la minorité ». Deux employées de l’ASSE ont porté plainte.

Des témoignages anonymes ont aussi été recueillis par les forces de l’ordre. Et un audit a été réalisé en interne par le club stéphanois. Les faits reprochés remonteraient à une période antérieure à la vente du club aux Canadiens de Kilmer sports.

Roland Romeyer est présumé innocent.